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Homélie de la messe du 24ème dimanche du Temps Ordinaire du Père Julien PALCOUX

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24ème dimanche du Temps Ordinaire

Frères et sœurs,

            L’Evangile que nous venons d’entendre nous donne les conditions pour devenir disciple de Jésus : « Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » Ces exigences qui nous font devenir disciples trouvent leur place dans un itinéraire plus large qui a forcément été le nôtre, qui est dans l’Evangile celui des disciples et celui de Pierre. Il y  a quatre étapes dans cet Evangile. La première : Jésus demande à ses disciples qui Il est pour les gens. Deuxième étape : confession de foi de Pierre : « Tu es le Messie. » Troisième étape : refus de croire en un Messie souffrant. Quatrième étape : préparation à la Passion. Chacune de ces étapes sont importantes. Je voudrais vous faire remarquer que Jésus n’annonce pas d’emblée à ses disciples sa Passion et sa Résurrection. Il y va progressivement. D’abord Jésus a vécu avec ses disciples en leur faisant partager sa vie. Puis après, alors qu’ils commencent à se connaître, Jésus leur demande qui Il est pour les gens. Cette étape correspond au moment où nous commençons à adhérer à la personne de Jésus Christ. Cela fait un certain temps que nous avons la foi, que nous croyons en Dieu, que nous vivons avec la conscience que Dieu existe…et  avec Pierre, nous confessons : « Tu es le Messie. » Mais l’étape suivante est difficile : accepter que le Dieu auquel nous croyons est un Dieu qui souffrira, qui mourra.  Je vais revenir sur ce point là. En tout cas, Jésus n’annonce pas immédiatement à ses disciples, juste après leur appel, sa Passion et sa Résurrection. Il faut du temps, de la maturation. Les disciples ne seraient pas prêts à entendre cette annonce ; et d’ailleurs cela sera difficile, car même au bout de 3 annonces, ils ne comprendront toujours pas. Il y a une pédagogie dans la manière dont Jésus procède. Cet itinéraire que Jésus dessine nous amène à réfléchir sur la manière dont nous annonçons, dont nous présentons la foi. Tout n’est pas accessible tout de suite. Dans ce que nous pouvons comprendre, parce qu’évidemment la foi demeure toujours un mystère, tout n’est pas non plus immédiatement accessible. Il faut pour cela l’expérience de la vie chrétienne. Il faut l’expérience de la croix ; et il faut acquérir la liberté de Dieu qui ne s’acquière qu’à la mesure de notre liberté par rapport au monde et aux modes de pensée issus du monde.

 

            L’étape décisive dans cet itinéraire de foi est assurément l’adhésion à Jésus comme Messie souffrant. C’est sur ce point que bloque Pierre. Mais la difficulté de Pierre est bien souvent aussi la nôtre. Pierre vient de confesser que Jésus est le Messie. Il a raison ; il voit juste. Et immédiatement Jésus lui indique quel Messie Il sera : « Et pour la première fois il leur enseigna qu’il fallait que le Fils de l’Homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les chefs des prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que trois jours après, il ressuscite. » La vision que Jésus donne du Messie ne correspond pas du tout à l’idée que Pierre s’en fait. Comme tout bon juif, Pierre attend un Messie triomphant, un Messie vainqueur, à l’image du fameux Roi David qui marqua tellement la conscience et la mémoire du peuple d’Israël. Pierre attend un Messie politique. Et Jésus annonce un Messie « échec », pourrait-on dire humainement parlant; un Messie qui se fera arrêter, tuer…Mais frères et sœurs, nous aussi nous avons une sérieuse conversion à vivre par rapport à l’image que nous nous faisons de Dieu. « Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes » nous dit Jésus.

Je tire quatre points d’attention de la remarque bien humaine de Pierre, quatre points d’attention pour nous-mêmes.

Tout d’abord, nous avons tous à faire mourir en nous l’image de la toute-puissance de Dieu. Il est vrai que nous confessons que Dieu est tout-puissant : c’est ce que nous disons chaque dimanche dans le Credo. Mais sa toute-puissance ne se donne pas à voir de manière écrasante, autoritaire. La toute-puissance de Dieu s’incline, et là est le véritable signe de l’amour, devant la liberté de l’être humain.  Mais combien de fois souhaiterions-nous avoir un Dieu qui ne laisse pas triompher le Mal, qui intervienne pour éviter toute injustice, toute maladie. Et quand Dieu ne procède pas ainsi, parce qu’il n’agit pas comme cela, alors, il y a en nous un sentiment de révolte, d’injustice et parfois même un sentiment de rejet de la foi. Nous avons-nous-aussi à convertir notre image de Dieu. La tentation ultime qui se cache derrière est celle qui consiste à vouloir faire un Dieu à notre image, selon nos convenances, nos besoins, nos appétits. C’est l’épisode du veau d’or, où le peuple d’Israël se fabrique un Dieu à son image.

Le deuxième point d’attention est dans les pensées relatives à Dieu, à la foi et à l’Eglise. Jésus fait remarquer à Pierre que ses pensées ne sont pas celles de Dieu mais celles des hommes. Il y a en nous aussi la tentation de penser comme le monde, à la manière du monde, comme on nous dit de penser. Cette tentation est celle de l’assimilation, du refus, de la peur de devenir soi-même, de se démarquer. St Paul nous rappelle que l’Evangile est une force qui agit aussi à contre-courant du monde. Le danger pour un chrétien n’est pas de penser comme le monde, mais de ne pas chercher à écouter ce que Dieu nous dit ; à ne pas chercher à découvrir sa pensée, sa volonté. Finalement, la question est : qui est-ce que j’écoute en premier ? qui a la première place ? Dieu ou le monde ?

Troisième point d’attention : prenons garde à la tentation de vouloir mettre la main sur Dieu dans notre manière de prier. La liturgie est là en effet pour nous permettre de rendre un culte à Dieu ; sur qui nous n’avons pas la main. Elle est là aussi pour permettre à Dieu de se donner à nous. La tentation a existé dans l’Eglise de fabriquer une liturgie à notre image, selon nos besoins. En humanisant excessivement la liturgie, on a aussi désacralisé le mystère de Dieu et altéré la transmission de la grâce que Dieu donne à travers la liturgie. Et on s’étonne qu’on ait perdu des générations d’enfants qui n’ont pas pu parvenir à une foi adulte et mature…

Le dernier point d’attention réside dans la tentation de vouloir, de façonner une Eglise à notre image, selon nos besoins, nos convenances. Il y a généralement un lien logique entre ceux qui se façonnent une image de Dieu qui leur corresponde et entre ceux qui se façonnent une image de l’Eglise qui leur plaise. « Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes » dit Jésus à Pierre. Combien de fois entend-on qu’il faut que l’Eglise se modèle sur la société, qu’elle rattrape son retard. Alors tout y passe : le mariage des prêtres, le célibat, le mariage homosexuel, l’avortement etc…. Eh bien dîtes-moi, quel bel exemple offre la société ! Non, n’est pas ce n’est pas comme ça qu’il faut penser, qu’il faut appréhender le mystère de l’Eglise. Il faut l’appréhender à partir des paroles de Jésus : « Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celle des hommes. »

            Vous voyez combien la réaction de Pierre est humaine et combien nous pouvons retrouver en nous certains mouvements. Cette tentation de vouloir mettre la main sur Dieu est sous-entendue dans la parole de Jésus : « Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » « Renoncer à soi-même », cela ne veut pas dire se négliger, s’anéantir ; cela veut dire ne pas chercher son propre intérêt, son propre ego d’abord, mais faire passer en premier lieu Dieu et l’intérêt de l’autre. Par ailleurs, on a souvent édulcoré cette autre parole de Jésus « prendre sa croix » ; on l’a souvent dénaturé pour en proposer une compréhension plus acceptable : prendre sa croix revient à aimer. Bien sûr, ce n’est pas faux ; mais c’est incomplet. En prenant sa croix, Jésus ne fait pas seulement qu’aimer. Il porte aussi la souffrance, le mal ; et en l’assumant, Il le transforme par son amour. « Prendre sa croix », c’est aussi accepter de porter nos lieux de morts, de péchés, de souffrance. Le disciple n’est pas au-dessus de son maître. Un chrétien ne peut être disciple de Jésus s’il se dérobe devant la Croix ou s’il la rejette.

            Prions  pour tous nos frères et sœurs chrétiens qui portent leur croix en étant persécutés en raison de leur religion. Puisse l’Esprit-Saint insuffler les bonnes décisions politiques à ceux dont c’est la responsabilité et éclairer les chrétiens sur les décisions et les choix qu’ils ont à poser. Amen !

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Messes du 22 au 28 avril 2024

Semaine 16

Lundi 22 avril – de la férie

  • Retraite confirmation à Montligeon de 9:30 à 17:00

Mardi 23 avril – S. Georges, martyr ; S. Adalbert, évêque et martyr

  • Retraite confirmation à Montligeon de 9:30 à 17:00
  • Centre Bethléem de 08:00 à 17:00 – Patronage
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Mercredi 24 avril – S. Fidèle de Sigmaringen, prêtre et martyr

  • Messe à l’église de Pullay à 18:00

Jeudi 25 avril – S. Marc, évangéliste

  • Messe à l’église des Juignettes à 18:00

Vendredi 26 avril – de la férie

  • Eglise de la Madeleine à 17:30 – Adoration
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Samedi 27 avril – de la férie

  • Eglise de La Madeleine à 9:15 – Laudes
  • Messe à l’église de La Madeleine à 9:30
  • Eglise de Bourth à 11:00 – Baptême
  • Messe à l’église de Ambenay à 18:00

Dimanche 28 avril – 5ème Dimanche de Pâques

  • Messe à l’église de St Germain de Rugles à 9:15
  • Messe à l’église de La Madeleine à 11:00 – Baptême
  • Centre Bethléem de 12:30 à 16:30 – Foi et lumière
  • Randonnée pastorale de Ambenay, Rugles et Bois-Arnault de 14:00 à 17:00

Messes du 8 au 14 avril 2024

Semaine 14

Lundi 8 avril – Annonciation du Seigneur

  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Mardi 9 avril – de la férie

  • Centre Bethléem de 16:30 à 18:30 – Patronage
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Mercredi 10 avril – de la férie

  • Messe à l’église de Bourth à 18:00

Jeudi 11 avril – S. Stanislas, évêque

  • Messe à l’église de St Antonin de Sommaire à 18:00

Vendredi 12 avril – de la férie

  • Messe à l’Ehpad de La Vannerie à 15:00
  • Eglise de la Madeleine à 17:30 – Adoration
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Samedi 13 avril – S. Martin Ier, pape, martyr

  • Eglise de La Madeleine à 9:15 – Laudes
  • Messe à l’église de La Madeleine à 9:30
  • Eglise de St Germain de Rugles à 16:00 – Mariage de Kevin Piquet et Tiffany Kayser
  • Messe à l’église de Chaise-Dieu du Theil à 18:00

Dimanche 14 avril – 3ème Dimanche de Pâques

  • Messe à l’église de St Germain de Rugles à 9:15
  • Centre Bethléem de 9:30 à 10:30 – Préparation première communion
  • Messe à l’église de La Madeleine à 11:00 – Messe des familles
  • Eglise St Germain de Rugles à 16:00 – Concert