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Homélie de la messe du 26ème dimanche du Temps Ordinaire du Père Julien PALCOUX

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26ème Dimanche du Temps Ordinaire

 

Frères et sœurs, 

 

Nous entendons un Evangile très intéressant parce qu’il  nous donne des pistes pour assumer notre mission dans le monde d’aujourd’hui. Nous pouvons lire cet Evangile à la lumière de la Nouvelle Evangélisation à laquelle nos différents Papes successifs appellent notre vieille Europe.

Et pour commencer, je voudrais vous rapporter une situation pastorale assez fréquente ici en Normandie et que l’on pourrait presque coller point par point à la réaction de Jean dans l’Evangile. Il est assez fréquent dans la campagne d’aller trouver, alors appelez-le comme vous voulez, un  guérisseur, un rebouteux, un magnétiseur, pour qu’il soigne des douleurs corporelles, physiques, parfois psychiques ou morales. Et souvent lorsqu’on me parle de cette démarche, on me dit : « Oh, mais il y a plein de croix ; il y a des statues de la Vierge, des chapelets, des images pieuses…et puis il dit des prières, fait des signes de croix… » Combien de fois ai-je entendu cela ! Et il arrive la plupart du temps qu’il y ait un réel mieux. On retrouve presque la réaction de St Jean : « Nous avons vu quelqu’un chasser des esprits mauvais en ton Nom. »

Cette situation que l’on rencontre souvent en campagne est un exemple parmi d’autres qui nous rappelle que Dieu agit en dehors de l’Eglise, qu’Il n’est pas enfermé dans l’Eglise et que ses dons sont largement  répartis dans le monde. Il y a ici une première donnée très importante : Dieu ne nous a pas attendus pour travailler dans le monde. Il nous précède toujours. Cette remarque appelle une vision particulière qui oriente toute perspective missionnaire : Dieu nous attend à l’extérieur et « le monde » doit être d’abord vu comme le lieu où Dieu nous attend. Il doit y avoir, dans toute œuvre d’évangélisation, une vision fondamentalement bonne du monde, même si (et j’en parle souvent) il ne peut y avoir de confusion entre le monde et l’Evangile. Jésus donne la clé : « Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. » Il y a une bienveillance fondamentale dans l’attitude du monde par rapport au message de l’Evangile ; ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de forces d’oppositions. Je vais y revenir.

Jésus présente une situation très ouverte : « Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. »  Il nous rappelle tout d’abord qu’il y a différents degrés d’appartenance au Christ. Tout le monde n’a pas le même degré d’adhésion à la foi. Certains sont attirés vers Dieu par la beauté de la liturgie ; d’autres par le lien avec les frères et sœurs ; d’autres encore par les valeurs sociales qui émanent de l’Evangile. D’autres souhaitent rester distants de la foi, de l’Eglise, mais seront toujours prêts à donner un coup de main si on le leur demande, plus sensibles au fait d’aider un homme, une institution, qui fait des choses pour le bien des autres. Et puis cette parole de Jésus nous redit aussi que les premiers destinataires de l’Evangile sont les « hominibus bonae voluntatis » c’est-à-dire non pas « les hommes qu’Il aime » ce qui est une traduction épouvantable, une trahison même, mais les hommes de bonne volonté, c’est-à-dire qui veulent faire le bien. Il y a plein de personnes dans notre monde qui souhaitent vivre bien et faire du bien à leur prochain. Ces personnes-là sont les principales destinataires de l’Evangile. Dans la perspective missionnaire dans laquelle je vous propose de lire cet Evangile, retenons donc que nous devons avoir une attitude profondément bienveillante envers le monde ; et que le monde est d’abord un allié avant d’être l’objet d’appréhension et de méfiance. Mais attitude bienveillante, ne veut pas dire naïveté…et retenons que le Seigneur nous attend déjà dans le monde où il a commencé à travailler les cœurs.

 

Alors, justement venons-en aux obstacles, aux difficultés. Il y en a, évidemment. Jésus en a fait les frais. Tout le monde n’aime pas le Christ, ni l’Evangile, ni l’Eglise, même si globalement chez nous, en raison de la déchristianisation, l’opposition a plutôt fait place à l’indifférence. Les obstacles sont évoqués dans l’Evangile lorsque Jésus dit ceci : « Celui qui entrainera la chute d’un seul de ces petits qui sont à moi. » Là encore, nous avons une mauvaise traduction. Le verbe grec utilisé est le verbe skandalish qui se traduit par « faire obstacle ». « Entrainer la chute » revient à faire obstacle, à la prédication de Jésus, à son oeuvre de salut. Cela veut dire en clair : s’opposer, contrer. Et Jésus développe cette opposition en parlant du péché. Il nous redit que le péché est le premier obstacle à l’œuvre du Salut. D’où ce combat que nous avons à mener d’abord en nous contre le péché : « Et si ta main t’entraine au péché, coupe-la. » Jésus emploie des images fortes pour nous montrer qu’il faut être radical contre le péché, parce que la nature humaine parvient facilement à s’accommoder avec le péché. Jésus nous appelle tous à un discernement aigü. En clair, confesser son péché ne suffit pas, même si c’est essentiel. Il faut aussi regarder ce qui nous entraine au péché, quels sont les mécanismes de rechute qui jouent. Et dans ce travail spirituel, il faut être aidé ou bien par un confesseur ou bien par un père spirituel. L’image qui consiste à couper la main ou le pied etc…nous montre aussi que dans le combat spirituel il doit y avoir le consentement à une certaine mort. Nous ne pouvons pas devenir celui ou celle que nous sommes appelés à être si nous n’acceptons pas de mourir à ce que nous sommes.

Attitude bienveillante et ouverte par rapport au monde ; discernement clair sur les forces d’opposition et d’obstacles d’abord en nous puis dans le monde; tels sont les bons ingrédients pour une bonne évangélisation.

 

Alors, je souhaiterais terminer par une réflexion sur ce que l’Eglise appelle justement aujourd’hui la « Nouvelle Evangélisation ». Pour nos terres de vieille chrétienté, parfois à bout de souffle, l’Eglise ne parle pas de Première Evangélisation. Parce que nous avons déjà été évangélisés. Ce n’est pas comme si la foi chrétienne n’était jamais parvenue en France. De fait, nous nous retrouvons souvent dans des familles dans des situations de première annonce de la foi ; mais on ne peut pas parler de Première Evangélisation. C’est pourquoi l’Eglise parle de Nouvelle Evangélisation. La Nouvelle Evangélisation présuppose qu’il y en a déjà eu une auparavant. C’est ici qu’un certain nombre de raisonnements pastoraux sont faussés. On idéalise très souvent les premières communautés chrétiennes dans lesquelles  tout le monde priait ensemble, tout le monde s’aimait, tout le monde était beau et gentil. Oui, sauf que l’humanité était la même dans les premières communautés chrétiennes qu’aujourd’hui. On idéalise souvent ces premières communautés chrétiennes mettant en avant leur petit nombre et le nôtre aujourd’hui. On a l’impression qu’on cherche à se rassurer et à se consoler. Ce qui est faussé dans tous ces raisonnements pastoraux, c’est qu’on met entre parenthèses 2000 ans de christianisme, 2000 ans d’évangélisation qui font que notre pays, notre culture, notre langue, notre manière de vivre,  nos traditions se sont christianisés. Le terreau dans lequel nous annonçons l’Evangile chez nous en France est un terreau judéo-chrétien, que l’on soit chrétien ou non ; qu’on le veuille ou non. La nouvelle Evangélisation à laquelle nous sommes appelés ne peut pas faire l’impasse sur ces 2000 ans de christianisme ; elle doit au contraire s’appuyer sur ses racines. Et là, même si le monde a changé, nous avons de multiples points d’accroche : la littérature, la culture, le patrimoine, le droit (qui, je vous le rappelle, après le droit romain vient du droit canon, le droit de l’Eglise.), l’art et tant d’autres.

La déchristianisation qui, pour une part frappe encore notre pays (parce qu’il y a aussi d’autre part une rechristianisation qui grandit, et les deux mouvements parfois se rencontrent et se croisent…) n’est pas forcément un mouvement inéluctable. De tout temps, l’Eglise a suscité des missions dans les campagnes pour rechristianiser les peuples. C’est ce qu’a vécu St Martin, puis plus loin St Jean Eudes, St Louis Marie Grignon de Montfort etc…C’est dans cet esprit que notre paroisse souhaite lancer et vivre une mission en avril prochain, une mission qui sera conduite par des Pères Lazaristes dont le but sera de réveiller tous les chrétiens endormis. Portons ce souci de la nouvelle évangélisation dans notre prière et demandons la grâce au Seigneur de nous situer dans un rapport juste et clairvoyant par rapport au monde. Amen !

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Messes du 25 au 31 mars 2024

Semaine 12

Lundi 25 mars – Lundi Saint

  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Mardi 26 mars – Mardi Saint

  • Messe chrismale à la Cathédrale Notre-Dame d’Evreux à 18:30

Mercredi 27 mars – Mercredi Saint

  • Presbytère de Bourth à 16:30 – Aumônerie 6e
  • Eglise de Bourth à 17:00 – Chemin de Croix
  • Messe à l’église de Bourth à 18:00

Jeudi 28 mars – Jeudi Saint de la Cène du Seigneur

  • Centre Bethléem à 18:00 – Préparation 1º communion
  • Messe à l’église de la Madeleine à 19:00
  • Eglise de la Madeleine à partir de 21:00 – Nuit d’adoration (Inscription au Centre Bethléem)

Vendredi 29 mars – Vendredi Saint de la Passion du Seigneur

Jeûne et abstinence

  • Eglise de la Madeleine à 8:00 – Laudes – fin de la Nuit d’adoration
  • Eglise de la Madeleine à 15:00 – Chemin de Croix
  • Eglise de St Germain de Rugles à 15:00 – Chemin de Croix
  • Office de la passion à l’église de La Madeleine à 19:00
    • Quête impérée Lieux Saints

Samedi 30 mars – Samedi Saint

  • Eglise de La Madeleine à 9:00 – Laudes
  • Eglise de Pullay à 19:00 – Marche aux flambeaux avec les jeunes et lycéens
  • Veillée pascale à l’église de la Madeleine à 21:00

Dimanche 31 mars – Dimanche de Pâques – Résurrection du Seigneur

Changement d’heure

  • Messe à l’église St Germain de Rugles à 9:15
  • Messe à l’église de La Madeleine à 11:00
  • Messe à l’église des Barils à 16:00

Messes du 1 au 7 avril 2024

Semaine 13

Lundi 1 avril – Lundi dans l’Octave de Pâques

  • Eglise de St Germain de Rugles de 15:00 à 16:00 – Neuvaine de la miséricorde

Mardi 2 avril – Mardi dans l’Octave de Pâques

  • Centre Bethléem de 16:30 à 18:30 – Patronage
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Mercredi 3 avril – Mercredi dans l’Octave de Pâques

  • Messe à la maison de retraite Korian à Rugles à 15;00
  • Messe à l’église de Bâlines à 18:00

Jeudi 4 avril – Jeudi dans l’Octave de Pâques

  • Messe à l’Ehpad de La Vannerie à 15:00
  • Messe à l’église de Chéronvilliers à 18:00

Vendredi 5 avril – Vendredi dans l’Octave de Pâques

  • Messe à l’Ehpad de Rugles à 15:00
  • Eglise de la Madeleine à 16:30 – Chapelet de la Confrérie
  • Eglise de la Madeleine à 17:30 – Adoration
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Samedi 6 avril – Samedi dans l’Octave de Pâques

  • Eglise de La Madeleine à 9:15 – Laudes
  • Messe à l’église de La Madeleine à 9:30
  • Centre Bethléem de 10:00 à 11:00 – Rencontre catéchumène
  • Eglise de la Madeleine à 11:00 – Mariage de Pierre Foloppe et Capucine Lonson
  • Messe à l’église de Bois-Arnault à 18:00

Dimanche 7 avril – 2ème Dimanche de Pâques ou de la Divine Miséricorde

  • Messe à l’église de Bourth à 9:15
  • Messe à l’église de La Madeleine à 11:00