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Homélie de la messe du 27ème dimanche du Temps Ordinaire du Père Julien PALCOUX

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27ème Dimanche du Temps Ordinaire

Frères et sœurs,

 

Profitons ce dimanche d’entendre des textes qui nous parlent de l’amour humain et plus particulièrement du mariage pour reprendre quelques éléments fondamentaux de la doctrine du mariage chrétien, à quelques semaines du début de la deuxième session du synode sur la famille.

            La doctrine du mariage chrétien s’enracine dans la réalité de l’amour humain ; nous la retrouvons dans cette parole de Jésus : « L’homme s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. » Il y a une réelle et puissante légitimité dans l’amour humain, puisque Jésus va jusqu’à dire : « Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » Jésus nous dit que l’amour humain a en lui-même un caractère sacré.

            Cette parole de Jésus « L’homme s’attachera à sa femme et tous deux ne feront plus qu’un » nous révèle aussi que la volonté divine réside dans l’unité de l’homme et de la femme. La première lecture nous donnait à entendre cette parole de Dieu adressée à l’homme dans le jardin d’Eden : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. » Mais cette unité dont il est question ne peut exister que parce qu’elle présuppose deux entités non seulement distinctes, mais aussi différentes et donc complémentaires.  La force de l’unité réside dans la qualité des différences. Nous touchons ici déjà une première cause assez répandue de l’immaturité de l’amour dans notre monde actuel. Trop souvent, des couples ne se construisent que sur les points communs qu’ils ont de part et d’autre. Cette base se révèle assez fragile parce qu’elle n’a pas la capacité d’intégrer ce qui est différent et parce qu’à terme, elle revient à une négation de l’identité de l’autre qui est toujours différent, parce que nous sommes tous fondamentalement différents ! Et lorsqu’un couple ne se construit que sur des points communs, eh bien lorsqu’arrive une divergence, le couple ne sait pas gérer ; et le couple casse !

            Assurément, un coupe qui assume et gère les différences internes que les époux ont entre eux est un couple qui a une certaine solidité et qui présuppose un certain degré de vérité dans l’amour mutuel. Ne perdez pas de vue, chers amis qui êtes mariés, que vous êtes le cadeau que Dieu fait de vous à votre conjoint ou à votre conjointe et vice-versa. Fondamentalement, vous aidez votre mari ou votre épouse à devenir celui ou celle qu’il ou elle est appelé (e) à devenir et votre conjoint vous aide à devenir toujours plus vous-mêmes. L’amour de l’autre est ce qui vous fait devenir vous-même, ce qui vous révèle le plus en profondeur votre être profond. C’est dans le même sens d’ailleurs que l’amour de Dieu, au terme de notre vie, nous fera devenir chacun soi-même. Le paradoxe de l’amour est qu’il y a un mouvement d’attrait vers l’autre qui vous fait désirer exister dans la vie, dans le cœur de l’autre ; et qu’il y a en même temps que ce mouvement d’ assimilation à l’autre un mouvement qui vous fait devenir toujours plus vous-même dans votre singularité. Assimilation et individualisation.

            Il y a une autre cause de fragilité de l’amour aujourd’hui, ou en tout cas de son immaturité : c’est la perte de la dimension sacrificielle de l’amour. C’est-à-dire qu’on ne voie plus l’amour que comme un lieu de consommation où je prends ce dont j’ai besoin, ce dont j’ai envie, ce que l’autre m’apporte. C’est en fait un amour égoïste où j’aime l’autre que pour ce qu’il m’apporte. Mais, enlevez ce que l’autre m’apporte, alors je ne l’aime plus. Beaucoup de couples fonctionnent comme cela aujourd’hui dans la société. Mais, vous voyez bien qu’il manque une partie. Il manque ce que moi je peux apporter à l’autre par amour. Et cet apport que je peux apporter présuppose un décentrement de moi. Je fais d’abord passer le bien de l’autre, l’intérêt de l’autre avant le mien. Il y a donc fondamentalement dans l’amour une part de sacrifice, de mort à soi, mais qui n’est pas source de frustration ni de malheur, mais source de joie. J’accepte de ne pas passer d’abord, de ne pas chercher d’abord mon intérêt, mais de faire passer celui de l’autre d’abord. J’accepte de mourir à mon « moi » pour faire passer le « moi » de l’autre avant. Là, frères et sœurs, l’éducation chrétienne, quand elle est correctement donnée, aide à structurer des jeunes et à faire grandir cette aptitude au sacrifice. Mais on est aux antipodes de l’Enfant Roi à qui les parents cèdent au moindre caprice ! Aujourd’hui, l’Amour doit apporter, mais ne doit pas coûter ! C’est là que les choses ne sont pas équilibrées.

            Vous remarquerez à ce titre la beauté et la puissance des formules d’échange des consentements dans le sacrement du mariage : « Je promets de te rester fidèle dans le bonheur et dans les épreuves ; dans la santé et dans la maladie pour t’aimer tous les jours de ma vie. » Il y a ici promesse inconditionnelle d’aimer en toute circonstance, sous-entendant et dans le don et dans le sacrifice. Ici, la foi chrétienne qui nous montre jusqu’où va Dieu par Amour (c’est Jésus qui s’offre sur la croix), aide et soutient l’amour humain dans ses dimensions de don et de sacrifice.

 

            Outre l’atténuation ou la disparition  de l’aspect sacrificiel de l’amour humain, deux réalités viennent encore freiner la maturation de l’amour aujourd’hui.

Il y a tout d’abord une confusion entre le sentiment amoureux et l’amour en lui-même. On voit aujourd’hui souvent que l’on réduit l’amour au sentiment amoureux. Et alors, on peut se mettre à rechercher les sentiments que l’on avait lorsqu’on est tombé amoureux. Mais, le sentiment amoureux évolue ; il se transforme, il grandit. On n’aime pas à 18 ans comme on aime à 30 ans, comme on aime à 60 ans etc… Cette évolution est normale, aussi normale que le fait de vieillir. Il en est de même pour l’amitié d’ailleurs. Beaucoup de jeunes confondent aujourd’hui le sentiment amoureux avec l’amour.

Et puis, il y  a une certaine peur, parfois une négation même, de l’altérité. La peur, ou la négation de l’altérité ou des différences (bien enracinée dans la théorie du genre qui, sous couvert d’égalité et de non-discrimination, revient en fait à contester les différences essentielles homme/femme) revient à empêcher  l’Amour de devenir mature, solide et ouvert à la vie. Pour qu’il y ait transmission de la vie, il doit y avoir différence ; sinon, ce n’est pas possible. Ce n’est même pas moi qui le dit c’est d’abord la nature. Alors, il est ridicule de vouloir faire faire par la Loi ce que la nature ne permet pas !

 

            Ces différentes considérations sur l’amour humain dans notre contexte actuel appellent un témoignage encore plus édifiant de la part des couples chrétiens mariés qui redisent autour d’eux et aux plus jeunes générations la joie qu’il y a à aimer dans la durée, dans le bonheur mais aussi dans les épreuves. Par sa dimension sacramentelle, l’amour de Dieu  vient irriguer, soutenir, purifier et faire grandir l’amour humain dans le mariage ; ce qui ne veut pas dire que l’amour de Dieu ne vient pas habiter d’autres cœurs. Prions, frères et sœurs, pour tous ceux qui ont été blessés, parfois trahis, dans l’amour. Seul l’amour de Dieu peut guérir l’amour humain blessé. Prions aussi pour tous ceux qui se préparent au sacrement du mariage et prions pour que l’Eglise trouve les moyens d’éduquer les jeunes au véritable sens de l’amour. Amen !

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Messes du 25 au 31 mars 2024

Semaine 12

Lundi 25 mars – Lundi Saint

  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Mardi 26 mars – Mardi Saint

  • Messe chrismale à la Cathédrale Notre-Dame d’Evreux à 18:30

Mercredi 27 mars – Mercredi Saint

  • Presbytère de Bourth à 16:30 – Aumônerie 6e
  • Eglise de Bourth à 17:00 – Chemin de Croix
  • Messe à l’église de Bourth à 18:00

Jeudi 28 mars – Jeudi Saint de la Cène du Seigneur

  • Centre Bethléem à 18:00 – Préparation 1º communion
  • Messe à l’église de la Madeleine à 19:00
  • Eglise de la Madeleine à partir de 21:00 – Nuit d’adoration (Inscription au Centre Bethléem)

Vendredi 29 mars – Vendredi Saint de la Passion du Seigneur

Jeûne et abstinence

  • Eglise de la Madeleine à 8:00 – Laudes – fin de la Nuit d’adoration
  • Eglise de la Madeleine à 15:00 – Chemin de Croix
  • Eglise de St Germain de Rugles à 15:00 – Chemin de Croix
  • Office de la passion à l’église de La Madeleine à 19:00
    • Quête impérée Lieux Saints

Samedi 30 mars – Samedi Saint

  • Eglise de La Madeleine à 9:00 – Laudes
  • Eglise de Pullay à 19:00 – Marche aux flambeaux avec les jeunes et lycéens
  • Veillée pascale à l’église de la Madeleine à 21:00

Dimanche 31 mars – Dimanche de Pâques – Résurrection du Seigneur

Changement d’heure

  • Messe à l’église St Germain de Rugles à 9:15
  • Messe à l’église de La Madeleine à 11:00
  • Messe à l’église des Barils à 16:00

Messes du 1 au 7 avril 2024

Semaine 13

Lundi 1 avril – Lundi dans l’Octave de Pâques

  • Eglise de St Germain de Rugles de 15:00 à 16:00 – Neuvaine de la miséricorde

Mardi 2 avril – Mardi dans l’Octave de Pâques

  • Centre Bethléem de 16:30 à 18:30 – Patronage
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Mercredi 3 avril – Mercredi dans l’Octave de Pâques

  • Messe à la maison de retraite Korian à Rugles à 15;00
  • Messe à l’église de Bâlines à 18:00

Jeudi 4 avril – Jeudi dans l’Octave de Pâques

  • Messe à l’Ehpad de La Vannerie à 15:00
  • Messe à l’église de Chéronvilliers à 18:00

Vendredi 5 avril – Vendredi dans l’Octave de Pâques

  • Messe à l’Ehpad de Rugles à 15:00
  • Eglise de la Madeleine à 16:30 – Chapelet de la Confrérie
  • Eglise de la Madeleine à 17:30 – Adoration
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Samedi 6 avril – Samedi dans l’Octave de Pâques

  • Eglise de La Madeleine à 9:15 – Laudes
  • Messe à l’église de La Madeleine à 9:30
  • Centre Bethléem de 10:00 à 11:00 – Rencontre catéchumène
  • Eglise de la Madeleine à 11:00 – Mariage de Pierre Foloppe et Capucine Lonson
  • Messe à l’église de Bois-Arnault à 18:00

Dimanche 7 avril – 2ème Dimanche de Pâques ou de la Divine Miséricorde

  • Messe à l’église de Bourth à 9:15
  • Messe à l’église de La Madeleine à 11:00