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Homélie de la messe du 3ème Dimanche de Pâques du Père Julien PALCOUX

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3ème Dimanche de Pâques

Frères et sœurs,

 

En ce troisième dimanche de Pâques, nous continuons à développer les enseignements de la Résurrection du Seigneur Jésus ; enseignements qui nous rejoignent, qui nous instruisent, qui nous éduquent et nous forment dans la foi.

            Nous ne pouvons pas passer à côté des paroles de Jésus qui renforcent la foi de ses disciples dans le fait qu’Il est ressuscité avec un corps : « Touchez-moi », leur dit-il, «  un esprit n’ a pas de chair ni d’os, et vous constatez que j’en ai ! » Et plus loin, St Luc écrit : « Ils lui offrirent un morceau de poisson grillé. Il le prit et le mangea devant eux. » La résurrection n’est pas seulement le fait que l’âme, immortelle, continue de vivre auprès de Dieu. Ce n’est pas cela la résurrection. La résurrection, c’est la transformation de notre humanité complète, humanité complète c’est-à-dire corps et âme, dans la gloire divine. On ne parle plus alors de corps humain, mais de corps glorifié. Il est vrai qu’on ne parle pas souvent de la résurrection de la chair. On l’affirme dans le Credo ; mais, je ne sais pas si vous-mêmes vous y pensez…En tout cas, le piège, c’est de penser la Résurrection de la chair à partir de notre corps humain. Car, alors se posera à nous cette question insoluble : avec le corps de quel âge allons-nous ressusciter ? avec un corps de 6 mois, de 3 ans, de 15 ans, de 60 ans, de 90 ans ? Vous voyez, cela fait sourire…non, ce n’est pas comme cela qu’il faut appréhender le mystère de la Résurrection de la chair. L’état du corps glorieux est un état différent de celui du corps humain. La preuve en est que les disciples ne reconnaissent pas Jésus. Mais, l’Evangile de ce jour, nous redit que nous ressusciterons avec un corps. Pourquoi ? parce que Jésus est ressuscité avec un corps ! Voilà ce qui nous permet d’affirmer et d’espérer notre propre résurrection. Dans le fond, la nature humaine n’est pas qu’une nature spirituelle  contrairement à la nature angélique; c’est une nature et spirituelle et corporelle. Et si Jésus ressuscite notre nature humaine, c’est qu’il s’agit bien de conserver dans l’état de Ressuscité et notre âme et notre corps. Notre foi en la Résurrection de Jésus n’ a pas seulement pour conséquence l’espérance de la vie éternelle, mais elle contient aussi l’espérance de la résurrection de notre corps.

 

            Outre ces paroles de Jésus visant à former la foi de ses disciples en la Résurrection, Jésus nous révèle aussi l’importance de notre rapport à l’Ecriture Sainte.  Il montre à ses disciples que l’Ecriture parle de Lui ; qu’elle conduit à Lui ; qu’elle instruit sur les mystères de la foi : « Il fallait que s’accomplisse de moi tout ce qui a été écrit dans la Loi de Moïse, les prophètes et les Psaumes. »  leur dit Jésus. Et St Luc continue : « Alors, Il leur ouvrit l’esprit à l’intelligence des écritures. » L’intelligence des Ecritures, voilà la grâce à demander et à cultiver pour entrer dans une relation vivante avec la Parole de Dieu. Il y a une manière intelligente de lire et de comprendre les Ecritures ; et il y a une manière bête de lire les Ecritures. Il me revient cette parole de notre guide Guilla, lors de notre pèlerinage l’an dernier en Terre Sainte, qui rigolait gentiment des groupes qui se disaient « spécialistes » de la Bible ; mais qui étaient des groupes qui ne priaient pas ; qui n’entraient pas dans la Bible, dans l’Ecriture, comme dans le lieu d’une relation, d’une communication, d’un échange avec Dieu. Et si aujourd’hui, il y a un élément positif dans l’attention portée à l’Ecriture Sainte que l’on voit par exemple à travers tous ces groupes d’études de la Bible, tous ces groupes  ne forment pas forcément à une lecture intelligente de l’Ecriture Sainte. Il y a des groupes où l’on pousse les gens à se poser le maximum de questions sur un  verset. Alors, on a toute sorte de questions : des questions pertinentes, mais aussi des questions bêtes ! Et encore, le fait de se poser des questions n’est pas stupide. Mais ce qui l’est, c’est de s’interdire d’avoir un véritable travail intellectuel derrière. C’est-à-dire que toutes ces questions ne sont en fait qu’un pur travail cérébral, mais qui n’aboutit pas à une réponse intellectuelle. Et l’on donne l’impression aux gens, parce qu’ils se sont posés un maximum de questions sur un minimum de mots, qu’ils sont entrés dans ce que dit le texte sacré. Eh bien, non. L’exercice cérébral, c’est-à-dire, l’exercice qui consiste à se poser un maximum de questions sur un minimum de mots, est distinct du travail intellectuel qui consiste à entrer dans l’exégèse du texte et à entrer dans la profondeur de ce que dit le texte sacré.

Il y a encore une autre dérive : c’est que bien souvent on confond intelligence des Ecritures avec travail intellectuel sur les Ecritures. Certes, le travail intellectuel, l’exégèse, sont importantes, très importantes, pour ne pas faire de contre-sens, pour bien comprendre ce que dit le texte et ce qu’il ne dit pas ; mais il ne faut pas réduire « l’intelligence des Ecritures » à l’intellectualisme. L’intelligence des Ecritures, c’est comprendre que Dieu me parle à travers ce texte ; c’est comprendre que Dieu nourrit ma foi, qu’Il m’appelle à une conversion. L’Ecriture devient le lieu d’un dialogue entre Dieu et moi ; un dialogue dont Dieu a toujours l’initiative. Le modèle le plus accompli d’intelligence des Ecritures est la forme de prière induite par le monachisme ; il s’agit de la lectio divina, la lecture divine.

            Dans la lectio divina, vous avez 4 étapes spirituelles, 4 étapes de prière.

Tout d’abord, il y a la lectio, c’est-à-dire la lecture. Cette étape est importante, et on ne peut accéder aux autres si celle-ci n’est pas accomplie. Il s’agit de savoir, de comprendre ce que dit le texte biblique. Là, le travail intellectuel et l’exégèse bibliques sont importants, car ils évitent les contre-sens et les mauvaises lectures. J’en ai parlé plus haut.

Puis vient la meditatio. C’est l’étape de la réflexion personnelle sur le texte. Là, il s’agit de découvrir : que me dit le texte biblique ? Qu’est-ce que Dieu me dit à moi, personnellement ?

Puis vient l’étape de l’oratio, l’oraison, étape dans laquelle je réponds à Dieu dans ma prière. Quelles conversions le Seigneur m’invite –t-il à vivre ? Quelles résolutions, quels changements m’invite-t-Il à prendre ? Quelle prière est-ce que je formule ? prière d’action de grâce, de supplication, d’intercession ? pour moi, pour les autres ?

Enfin, il y a la dernière étape, la plus haute, la contemplatio, la contemplation. C’est l’étape que vivent presque directement, en tout cas avec une grande facilité, les mystiques. La relation, l’échange avec Dieu n’est plus verbalisable. Dieu nourrit directement notre âme, dans une sorte de communion, qui nous donne à goûter quelque peu ce que sera la matière, le contenu de la vie éternelle.

Frères et sœurs, l’avantage de la lectio divina est qu’elle nous donne un cadre, une structure pour avancer dans la vie de prière. Bien sûr, l’intelligence des Ecritures consiste surtout à vivre et à goûter quelque chose de vivant, de Dieu, dans le temps de prière que je prends. Et ce quelque chose de Dieu que je goûte me donne à comprendre quelque chose du mystère de Dieu. Cela m’éclaire et me nourrit.

 

Pour finir, frères et sœurs, il me paraît important de bien voir comment Jésus procède pour former ses disciples. Jésus ne les envoie pas encore en mission. Ils ne sont pas prêts, pas suffisamment formés. Je crois que cette étape de maturation de la foi est importante et primordiale avant l’envoi en mission. Ses disciples doivent être solides dans la foi en la Résurrection ; ils doivent se nourrir intelligemment de la Sainte Ecriture. Cela nous renvoie concrètement à notre souci de nourriture pour notre foi. De travail pour nourir notre foi. Dans la foi chrétienne, les bons sentiments ne suffisent pas. A un moment donné, il faut aller plus loin. Pour être solide, pour être vivante, pour être missionnaire, notre foi a besoin d’être approfondie. Il y  a aussi ici une des raisons de la baisse du tonus d’évangélisation des communautés paroissiales. La paroisse a mis par exemple sur pied des rencontres de catéchisme pour adultes. Ces soirées sont proposées, non pas à des gens voulant approfondir leur foi, mais à des gens voulant découvrir les principales clés de la foi chrétienne. Il y a du monde ; mais il pourrait y en avoir plus. Mais il y a bien d’autres domaines qui sont importants et sur lesquels la paroisse réfléchit pour l’année prochaine : il y a tout le domaine de la doctrine sociale de l’Eglise, trop souvent méconnu, et qui serait très bénéfique quand on voit tous les enjeux des débats politiques aujourd’hui. Il y a besoin que des chrétiens s’engagent en politique pour défendre les fondamentaux de notre civilisation et de notre société, aujourd’hui fortement remis en cause. Mais il y a aussi la doctrine morale, familiale, éthique, bioéthique. Il est important que des chrétiens se forment, que les paroisses s’engagent dans ces domaines, car l’évangélisation passe aussi par là.

Voici frères et sœurs, quelques réflexions qui découlent de la Résurrection de Jésus. Puissions-nous nous laisser nous aussi former par le Ressuscité pour devenir les témoins que Dieu envoie dans le monde d’aujourd’hui. Amen !

Actualités de la Paroisse - articles récents

Messes du 15 au 21 avril 2024

Semaine 15

Lundi 15 avril – de la férie

  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30
  • Centre Bethléem de 20:00 à 21:00 – Réunion EAP

Mardi 16 avril – de la férie

  • Centre Bethléem de 16:30 à 18:30 – Patronage
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Mercredi 17 avril – de la férie

  • Centre Bethléem à 15:00 – Catéchisme
  • Messe à l’église de Bourth à 18:00

Jeudi 18 avril – de la férie

  • Eglise de la Madeleine à 15:00 – Chapelet de Montligeon
  • Messe à l’église des Bottereaux à 18:00

Vendredi 19 avril – de la férie

  • Messe à la Maison de retraite Korian – Rugles à 15:00
  • Eglise de la Madeleine à 16:30 – Chapelet de la confrérie
  • Eglise de la Madeleine à 17:30 – Adoration
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Samedi 20 avril – de la férie

  • Pèlerinage du catéchisme à Lisieux de 8:00 à 18:00

Dimanche 21 avril – 4ème Dimanche de Pâques

  • Messe à l’église de St Germain de Rugles à 9:15
    • Quête impérée Vocations et Séminaristes
  • Messe à l’église de La Madeleine à 11:00 – Baptême
    • Quête impérée Vocations et Séminaristes
  • Randonnée pastorale les Bottereaux, les Juignettes et St Antonin de 14:00 à 17:15

Messes du 8 au 14 avril 2024

Semaine 14

Lundi 8 avril – Annonciation du Seigneur

  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Mardi 9 avril – de la férie

  • Centre Bethléem de 16:30 à 18:30 – Patronage
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Mercredi 10 avril – de la férie

  • Messe à l’église de Bourth à 18:00

Jeudi 11 avril – S. Stanislas, évêque

  • Messe à l’église de St Antonin de Sommaire à 18:00

Vendredi 12 avril – de la férie

  • Messe à l’Ehpad de La Vannerie à 15:00
  • Eglise de la Madeleine à 17:30 – Adoration
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Samedi 13 avril – S. Martin Ier, pape, martyr

  • Eglise de La Madeleine à 9:15 – Laudes
  • Messe à l’église de La Madeleine à 9:30
  • Eglise de St Germain de Rugles à 16:00 – Mariage de Kevin Piquet et Tiffany Kayser
  • Messe à l’église de Chaise-Dieu du Theil à 18:00

Dimanche 14 avril – 3ème Dimanche de Pâques

  • Messe à l’église de St Germain de Rugles à 9:15
  • Centre Bethléem de 9:30 à 10:30 – Préparation première communion
  • Messe à l’église de La Madeleine à 11:00 – Messe des familles
  • Eglise St Germain de Rugles à 16:00 – Concert