Menu Fermer

Homélie de la messe du 22ème dimanche du Temps Ordinaire du Père Julien PALCOUX

+

22ème dimanche du Temps Ordinaire

Frères et sœurs,

            Jésus dans son enseignement aborde deux questions qui sont liées tout en étant distinctes : il y a la question de la tradition et la question de la pureté, qui en fait, rejoint la question du péché. Jésus semble donc distinguer 2 traditions : celle de Dieu qui est bonne et celle des hommes qui est vide. C’est le sens des reproches qu’Il fait aux pharisiens et aux scribes : « Vous laissez le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes. » Vous noterez d’emblée que Jésus ne condamne pas la tradition ; mais il attire notre attention sur le risque de la dévoyer, de la dénaturer. Et par là-même, Il nous invite à réfléchir sur son contenu et sur son origine. C’est ce que je souhaiterais faire avec vous ce matin, dans un contexte de société qui est le nôtre, contexte de rupture de tradition.  Contextes de multiples ruptures de tradition : dans la société, le plus récent exemple étant la reconnaissance du mariage homosexuel entraînant de fait une modification, une perturbation de la filiation : rupture de tradition ! dans la transmission des savoirs : par exemple, la disparition de la filière des lettres classiques (latin-grec) qui donnaient accès en profondeur à notre culture, tant du côté littéraire, que philosophique, qu’artistique, ou encore musicale ; dans l’Eglise aussi où, heureusement ce mouvement s’essouffle, dans les années post-conciliaires on a voulu créer une Eglise nouvelle, dégagée et libérée, voire parfois opposée, à  la Tradition, ce qui a créée de nombreux traumatismes non seulement chez les croyants mais aussi chez les plus jeunes, les enfants, qui n’ont pu faire de racines nécessaires à une foi solide.

 

            Il y a un premier point à aborder qui est la nature de la Tradition. Qu’est-ce que la Tradition ? La Tradition, c’est seulement le fait de transmettre. C’est un mouvement naturel, inscrit dans l’homme et qui fait partie de la nature humaine. Les parents transmettent la vie. Par l’éducation, on transmet des valeurs, des règles. La tradition implique la vie. Sans vie, il ne peut y avoir de tradition. Une fois mort, on ne parlera plus de tradition, mais d’héritage. L’inverse se comprend très bien. Le refus de transmettre, la rupture de tradition est signe et implique la mort.

            La foi quant à elle, l’Evangile, reposent sur la Tradition. C’est-à-dire qu’ils se transmettent. Il n’y a pas d’autres moyens d’entrer dans la foi que par la Tradition. L’Eglise par conséquent ne peut assumer sa mission que grâce et par la Tradition. Si les contemporains de Jésus n’avaient pas mis par écrit les actes et les paroles de Jésus, s’ils ne les avaient pas transmis aux communautés chrétiennes et ainsi de suite, on ne serait pas là aujourd’hui ! Ni vous, ni moi. La Tradition, pour nous chrétiens, après l’héritage juif, a d’abord été apostolique et orale. Ce sont les apôtres et les disciples de Jésus qui ont transmis aux générations suivantes l’Evangile. Rapidement, pour éviter que l’oral ne transforme la Tradition, on a eu recours aux écrits. Et la Tradition devient écrite. Ce qui est important dans ce premier point, c’est que la tradition est un élément naturel de la vie humaine : des recettes de cuisine à la foi, la tradition est signe de vie quand la rupture de tradition ou le refus de transmettre est signe de mort.

 

            Autre point important : la Tradition évolue. Effectivement, si la Tradition est vivante, elle évolue au fur et à mesure de son extension dans le temps. A nouveau, le refus d’évolution est signe de mort, de paralysie. Mais la Tradition n’évolue pas n’importe comment. Je vais prendre une comparaison de bon sens. Que diriez-vous d’un enfant qui grandit, puis qui commence à devenir une personne adulte, et qui d’un seul coup, se met en opposition par rapport à toute sa propre histoire, que celle-ci soit personnelle ou familiale ? Eh bien, c’est une personne qui aura des sérieux problèmes : de personnalité, d’identité, de caractère…Certes, dans sa propre histoire, tout n’est pas forcément toujours beau, mais les personnes qui ne s’assument pas ou qui ont des difficultés à s’assumer sont des personnes qui souffrent. Il en va de même pour la Tradition. La Tradition évolue, mais elle ne peut grandir correctement et harmonieusement dans des oppositions ou des refus de ce qu’elle a été. On touche ici un des problèmes majeurs, non pas du Concile Vatican II en lui-même, mais de son application qui parfois, souvent, a été vécue en opposition par rapport à la Tradition. Et surtout dans le domaine de la liturgie.

            La liturgie, justement : nous allons faire un petit tour dans l’histoire récente de la liturgie ; la liturgie romaine en tout cas. Le principe romain, politique, religieux que celui-ci soit polythéiste ou monothéiste est un principe d’assimilation. C’est-à-dire que l’esprit romain prend ce qui est par nature étranger pour le faire devenir romain. Alors au fur et à mesure de la christianisation des peuples non romains, les livres liturgiques prenaient tous les rites païens que l’Eglise christianisait. Si bien qu’au lieu d’avoir un missel pour célébrer la messe, on en arrivait parfois à 3 missels ! Le Pape St Pie V a mis de l’ordre dans tout ça, purifiant les rites liturgiques qui étaient en double, voire en triple et a promulgué un nouveau missel en 1570.  C’est à quelques choses près, la messe d’avant Vatican II. Le Pape St Pie X fit lui aussi quelques modifications, preuve que la tradition était vivante et non sclérosée. Quant au Pape Pie XII, très méconnu, il fit d’importantes réformes dans la liturgie pour adapter celle-ci au monde qui évoluait. Deux grands exemples importants : la réforme des lectures lors de la messe, et l’institution du Triduum Pascal, du Jeudi Saint à la Vigile Pascale, que nous connaissons aujourd’hui.

            La réforme liturgique du Concile Vatican II s’inscrit dans ce même mouvement d’évolution de la Tradition. Qui plus est, ce mouvement de réforme a été porté par ce qu’on appelle le « mouvement liturgique » né en France au XIX ème siècle à l’instar de Dom Guéranger, restaurateur de l’ordre bénédiction de Solesmes, qui souhaitait unifier la vie spirituelle de ces moines à la liturgie. Notre ancien Pape, Benoît XVI, était issu de ce mouvement de réforme de la liturgie qui s’est exprimé lors de la réforme liturgique de Vatican II.  Mais, comme je le disais plus haut, l’application de la réforme a souvent été vécue et mise en œuvre dans une idéologie d’opposition et de rupture. J’ai par exemple encore entendu il n’y a pas si longtemps une personne me dire qu’elle ne comprenait pas pourquoi nous chantions du latin, puisque Vatican II avait interdit le latin ! Cette réflexion montre que la personne en question n’a jamais été lire le texte de la réforme liturgique, qui, bien au contraire, confirme le latin comme langue de l’Eglise romaine et demande de conserver au chant grégorien la première place, tout en ouvrant la liturgie à d’autres types de musique et de chants…Voilà ce que dit le Concile et pas l’inverse !

            Bref, on entend aujourd’hui dans les instances liturgiques de France que la réforme liturgique issue du Concile Vatican II n’a pas été accompagnée comme il fallait (ça, c’est le moins que l’on puisse dire…) et qu’il va falloir faire dans le temps une réforme de la réforme…C’est le signe le que la Tradition est vivante. On rejoint ici la parole de Jésus aux scribes et aux pharisiens : « Vous laissez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la Tradition des hommes. » L’Eglise a toujours besoin de purifier sa tradition. Dans la tradition, il y a pour une part des éléments immuables qui touchent Dieu lui-même : par exemple les paroles des 10 commandements à Moïse ; et il y a d’autre part des éléments muables liés aux circonstances et à la temporalité. Ce sont ces derniers éléments qui doivent régulièrement être purifiés de sorte de ne pas altérer le cœur même de ce qui est à transmettre. Et là, frères et sœurs, il est important de faire confiance à l’Eglise qui, Elle, nous dira ce qui doit évoluer et ce qu’il ne faut pas toucher.

 

            Finalement, qu’est-ce qui nous permet d’échapper à une tradition qui devient comme dit Jésus « des préceptes humains » et qui n’est plus l’expression de préceptes divins ? C’est l’obéissance et la confiance en l’Eglise. Prions pour que nous puissions découvrir en la Tradition une source de vie et pour que la Tradition que nous recevons soit au service de l’Amour, au service des autres et du Bien. Amen !

Actualités de la Paroisse - articles récents

Messes du 25 au 31 mars 2024

Semaine 12

Lundi 25 mars – Lundi Saint

  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Mardi 26 mars – Mardi Saint

  • Messe chrismale à la Cathédrale Notre-Dame d’Evreux à 18:30

Mercredi 27 mars – Mercredi Saint

  • Presbytère de Bourth à 16:30 – Aumônerie 6e
  • Eglise de Bourth à 17:00 – Chemin de Croix
  • Messe à l’église de Bourth à 18:00

Jeudi 28 mars – Jeudi Saint de la Cène du Seigneur

  • Centre Bethléem à 18:00 – Préparation 1º communion
  • Messe à l’église de la Madeleine à 19:00
  • Eglise de la Madeleine à partir de 21:00 – Nuit d’adoration (Inscription au Centre Bethléem)

Vendredi 29 mars – Vendredi Saint de la Passion du Seigneur

Jeûne et abstinence

  • Eglise de la Madeleine à 8:00 – Laudes – fin de la Nuit d’adoration
  • Eglise de la Madeleine à 15:00 – Chemin de Croix
  • Eglise de St Germain de Rugles à 15:00 – Chemin de Croix
  • Office de la passion à l’église de La Madeleine à 19:00
    • Quête impérée Lieux Saints

Samedi 30 mars – Samedi Saint

  • Eglise de La Madeleine à 9:00 – Laudes
  • Eglise de Pullay à 19:00 – Marche aux flambeaux avec les jeunes et lycéens
  • Veillée pascale à l’église de la Madeleine à 21:00

Dimanche 31 mars – Dimanche de Pâques – Résurrection du Seigneur

Changement d’heure

  • Messe à l’église St Germain de Rugles à 9:15
  • Messe à l’église de La Madeleine à 11:00
  • Messe à l’église des Barils à 16:00

Messes du 1 au 7 avril 2024

Semaine 13

Lundi 1 avril – Lundi dans l’Octave de Pâques

  • Eglise de St Germain de Rugles de 15:00 à 16:00 – Neuvaine de la miséricorde

Mardi 2 avril – Mardi dans l’Octave de Pâques

  • Centre Bethléem de 16:30 à 18:30 – Patronage
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Mercredi 3 avril – Mercredi dans l’Octave de Pâques

  • Messe à la maison de retraite Korian à Rugles à 15;00
  • Messe à l’église de Bâlines à 18:00

Jeudi 4 avril – Jeudi dans l’Octave de Pâques

  • Messe à l’Ehpad de La Vannerie à 15:00
  • Messe à l’église de Chéronvilliers à 18:00

Vendredi 5 avril – Vendredi dans l’Octave de Pâques

  • Messe à l’Ehpad de Rugles à 15:00
  • Eglise de la Madeleine à 16:30 – Chapelet de la Confrérie
  • Eglise de la Madeleine à 17:30 – Adoration
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Samedi 6 avril – Samedi dans l’Octave de Pâques

  • Eglise de La Madeleine à 9:15 – Laudes
  • Messe à l’église de La Madeleine à 9:30
  • Centre Bethléem de 10:00 à 11:00 – Rencontre catéchumène
  • Eglise de la Madeleine à 11:00 – Mariage de Pierre Foloppe et Capucine Lonson
  • Messe à l’église de Bois-Arnault à 18:00

Dimanche 7 avril – 2ème Dimanche de Pâques ou de la Divine Miséricorde

  • Messe à l’église de Bourth à 9:15
  • Messe à l’église de La Madeleine à 11:00