Menu Fermer

Homélie de la Solennité du Christ-Roi de l’Univers 2012 du Père Julien PALCOUX

« Es-tu le Roi des Juifs ? », telle est la question de Pilate à Jésus lors de son procès. Cette question de la royauté de Jésus ou plus exactement de la nature de sa royauté parcourt tout l’Evangile. De la naissance de Jésus, où Hérode, craignant pour sa propre royauté, va ordonner de mettre à mort tous les premiers-nés; en passant par les multiples tentatives des disciples ou du peuple juif de mettre la main sur Jésus pour faire de Lui « leur Roi », ou encore en passant par cette question posée par ceux des disciples de Jésus les plus opposés à la domination politique de Rome : « Quand vas-tu rétablir la royauté en Israël? », jusqu’aux derniers instants de la vie humaine de Jésus, où Pilate va réinterroger Jésus sur sa royauté : « Es-tu le Roi des Juifs? » C’est donc une question qui traverse tout l’Evangile et c’est une question qui est remplie d’ambiguité. Du début jusqu’à la fin. Parce que le modèle qui est derrière est un modèle politique, celui de la royauté du Roi David, au temps où Israël était une nation forte et puissante, indépendante et crainte.

Ce qui est remarquable sur cette question, c’est que Dieu, comme Jésus d’ailleurs, a supporté cette ambiguité. Et c’est précisément parce que cette question est éminemment ambigüe que Jésus n’a jamais répondu à ces appels répétés pour faire de lui le « Roi d’Israël ». Il a toujours décliné et refusé ce titre; toujours, sauf pendant la Passion et sur la Croix. Là, Il laisse Pilate assummer ses paroles : « ’Alors, tu es Roi?’ Lui demande Pilate. Jésus répondit : ‘C’est toi qui dis que je suis Roi.’ » Et sur la Croix, où au-dessus de sa tête seront inscrites ces paroles : « Jésus de Nazareth Roi des Juifs. »

Les textes que nous entendons en cette solennité sont très clairs quant à la nature de la royauté de Jésus. Le prophète Daniel, dans la première lecture, décrit comme suit la vision qu’il a du « Fils de l’Homme »: « Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite. » St Jean, dans la 2ème lecture écrit en parlant du Christ revenant à la fin des temps : « A lui gloire et puissance pour les siècles des siècles. ». Enfin, Jésus ne laisse aucune ambiguité en plus de la situation dans laquelle il est, c’est-à-dire, humilié, enchaîné, frappé. Ses paroles sont claires : « Ma royauté ne vient pas de ce monde; si ma royauté venait de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Non, ma royauté ne vient pas d’ ici. » En Jésus, la vérité quant à la nature de sa Royauté transparaît, dégagée, purifiée de toutes les compréhensions, conceptions et images humaines faussées. Jésus décline une royauté comprise politiquement, mais il révèle en même temps et assume, lorsqu’il n’y a plus aucune ambiguité possible, une royauté divine, une royauté d’Amour. Telle est la nature profonde de la royauté du Christ. 

Alors, en quoi consiste donc cette Royauté du Christ ?

Quant à sa nature, nous avons vu que c’est une Royauté divine. La première lecture nous dit en outre que c’est une royauté incorruptible, indestructibe, éternelle. Jésus nous dit qu’elle n’est pas de ce monde. Et St Jean nous dit ceci dans la 2ème lecture : « Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Jésus-Christ, le témoin fidèle, le premier né d’entre les morts, le souverain des rois de la terre. » La royauté du Christ apparaît, dans ces paroles, liée à sa Résurrection : « le premier d’entre les morts ». Elle est donc liée à la Vie Nouvelle qu’inaugure Jésus, dans sa Résurrection, vie nouvelle libérée de l’existence et des marques du péché. Du reste, St Jean continue : « A lui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang etc … » La collecte de la messe nous dit également ceci : « Dieu éternel, tu as voulu fonder toutes choses en ton Fils bien-Aimé, le Roi de l’univers; fais que toute la création, libérée de la servitude, reconnaisse ta puissance et te glorifie sans fin. »

La royauté du Christ dont il est question consiste donc en une existence libérée du péché, en une vie nouvelle, inaugurée par Jésus grâce à sa Résurrection et qui nous est donnée par le sacrement du baptême; elle consiste en une nouvelle création en Jésus. Donc, cette royauté du Christ est une royauté à laquelle nous participons déjà en vertu de notre baptême. Lors de notre baptême, nous avons entendu ces paroles au moment de la chrismation : “N, tu es maintenant baptisé; tu es membre du Corps du Christ et tu participes à sa dignité de prêtre, de prophète et de Roi. Dieu te marque de l’huile du salut.”

Je voudrais donc réfléchir avec vous, pour terminer, sur ce en quoi consiste pour chacun de nous, notre participation à la mission royale du Christ. Pour réfléchir à ceci, je voudrais partir de l’institution de cette fête du Christ-Roi par Pie XI qui gouvernait l’Eglise dans un contexte de société qui contestait l’expression publique de la foi et cherchait à cantonner la foi exclusivement dans le domaine privé. Il y a évidemment d’étonnantes coïncidences avec notre temps et le développement d’une laïcité qui dénie, conteste et parfois combat toute expression publique de la foi. En établissant cette fête du Christ-Roi, Pie XI voulait rappeler aux fidèles chrétiens que la Seigneurie du Christ s’étend sur toutes les dimensions publiques de notre monde : sur la création, sur la terre, sur nos sociétés, et sur nos existences. Le Christ est le Roi de tout l’univers : c’est le titre complet de cette fête. Si la royauté du Christ n’est pas de ce monde, elle irradie et “coule” sur notre monde.

La constitution dogmatique Lumen Gentium que nous avons déjà un peu regardé ensemble aborde précisément cette question au paragraphe 36. Mais, je vous invite, pour ceux qui ont la constitution, à aller relire ce paragraphe. Ce paragraphe traite de la mission des fidèles laïcs en tant que participants de la mission royale de Jésus-Christ. Que devez-vous faire alors? Parce que c’est la question! Quelle est votre mission?

Premièrement de permettre l’émergence de cette royauté du Christ dans notre monde en combattant en nous l’emprise du péché et ce de 2 manières, par l’abnégation (i.e. la force de refuser ce qui est de l’ordre du péché ou ce qui conduit au péché) et par la culture de la sainteté. Le concile dit même que nous devons nous aider, nous stimuler les uns les autres pour nous soutenir dans cette marche vers la sainteté.

Deuxièmement, en permettant ainsi progressivement de libérer la création de l’esclavage du péché et de la corruption. Le concile nous invite, avec et par la grâce de Dieu, à reconnaître et à ré-ordonner la nature profonde de toute la création à son Créateur qui en est l’origine et le terme. On retrouve ici toute la culture actuelle de défense et de protection de la nature et du monde, sauf qu’actuellement, on met Dieu de côté !

Enfin et surtout, frères et soeurs, ça c’est pour vous! Vous êtes appelés à vous engager dans la société, dans le domaine politique notamment, afin, dit le Concile, de mettre en place “les assainissements convenables quand les conditions de vie conduisent au péché” (et c’est pas mal le cas aujourd’hui…) et afin, dit encore le concile, de favoriser l’exercice des vertus au lieu d’y faire obstacle. (Là aussi, combien est-ce actuel! )

Je voudrais m’arrêter quelques instants sur cet aspect-là car il est très important pour l’Eglise de demain. A plusieurs titres.

Tout d’abord, parce que, Dieu merci!, nous sortons enfin d’une situation de confusion dans l’Eglise où, dans les années post-concilaires, les prêtres ont joué aux laïcs en se syndicalisant et en faisant de la politique, pendant que les laïcs jouaient au prêtre en gouvernant l’Eglise! C’était le monde à l’envers! Et cela a contribué à perturber et à dérouter bon nombre de personnes. Mgr Lefebvre n’auraient pas eu autant de monde s’il n’y avait pas eu ces excès! D’ailleurs, cette idéologie déplorable a eu pour conséquence, soit dit en passant, qu’elle a étouffé les vocations sacerdotales et religieuses au lieu de les appeler, de les faire désirer et de les soutenir. Mais bon, nous en sortons, Dieu merci! Ce n’est pas trop tôt !

Mais l’engagement des fidèles laïcs dans le monde, votre engagement, est encore important parce que c’est grâce à toutes ces personnes que nos sociétés ont pu demeurer chrétiennes! Qui contestera l’importance des mouvements d’action catholique d’après guerre qui ont donné tant de chrétiens généreux, engagés en politique, comme dans le domaine caritatif ou associatif? Beaucoup de maires actuels dans de petits villages sont chrétiens et issus de mouvement ou d’action catholique ou de jeunesse rurale ou agricole…C’est grâce à eux que nos sociétés ont pu continuer à être chrétiennes. Mais, ce qui est très inquiétant voyez-vous, c’est qu’il n’y a pas de relève…Et ceci est grave, parce que cela va condamner très rapidement l’espace chrétien de nos sociétés, qui se touve d’ailleurs de plus en plus mis en cause par la montée de l’islam! Il faut réussir à former parmi les jeunes générations des personnes solidement enracinées dans la foi catholique (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui…) et qui aient le courage de s’engager dans un monde asseptisé pour défendre et aider à apporter la lumière salvifique du Christ dans toutes les composantes de notre société.

Puisse cette année de la foi dans laquelle nous sommes entrés être l’occasion d’un réveil vigoureux des fidèles laïcs et des jeunes pour re donner à notre monde le goût de Dieu et de l’Evangile ! Amen !

Actualités de la Paroisse - articles récents

Messes du 22 au 28 avril 2024

Semaine 16

Lundi 22 avril – de la férie

  • Retraite confirmation à Montligeon de 9:30 à 17:00

Mardi 23 avril – S. Georges, martyr ; S. Adalbert, évêque et martyr

  • Retraite confirmation à Montligeon de 9:30 à 17:00
  • Centre Bethléem de 08:00 à 17:00 – Patronage
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Mercredi 24 avril – S. Fidèle de Sigmaringen, prêtre et martyr

  • Messe à l’église de Pullay à 18:00

Jeudi 25 avril – S. Marc, évangéliste

  • Messe à l’église des Juignettes à 18:00

Vendredi 26 avril – de la férie

  • Eglise de la Madeleine à 17:30 – Adoration
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Samedi 27 avril – de la férie

  • Eglise de La Madeleine à 9:15 – Laudes
  • Messe à l’église de La Madeleine à 9:30
  • Eglise de Bourth à 11:00 – Baptême
  • Messe à l’église de Ambenay à 18:00

Dimanche 28 avril – 5ème Dimanche de Pâques

  • Messe à l’église de St Germain de Rugles à 9:15
  • Messe à l’église de La Madeleine à 11:00 – Baptême
  • Centre Bethléem de 12:30 à 16:30 – Foi et lumière
  • Randonnée pastorale de Ambenay, Rugles et Bois-Arnault de 14:00 à 17:00

Messes du 8 au 14 avril 2024

Semaine 14

Lundi 8 avril – Annonciation du Seigneur

  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Mardi 9 avril – de la férie

  • Centre Bethléem de 16:30 à 18:30 – Patronage
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Mercredi 10 avril – de la férie

  • Messe à l’église de Bourth à 18:00

Jeudi 11 avril – S. Stanislas, évêque

  • Messe à l’église de St Antonin de Sommaire à 18:00

Vendredi 12 avril – de la férie

  • Messe à l’Ehpad de La Vannerie à 15:00
  • Eglise de la Madeleine à 17:30 – Adoration
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Samedi 13 avril – S. Martin Ier, pape, martyr

  • Eglise de La Madeleine à 9:15 – Laudes
  • Messe à l’église de La Madeleine à 9:30
  • Eglise de St Germain de Rugles à 16:00 – Mariage de Kevin Piquet et Tiffany Kayser
  • Messe à l’église de Chaise-Dieu du Theil à 18:00

Dimanche 14 avril – 3ème Dimanche de Pâques

  • Messe à l’église de St Germain de Rugles à 9:15
  • Centre Bethléem de 9:30 à 10:30 – Préparation première communion
  • Messe à l’église de La Madeleine à 11:00 – Messe des familles
  • Eglise St Germain de Rugles à 16:00 – Concert