Publicité

Famille, bioéthique : le Pape a abordé les dossiers sensibles avec François Hollande

Après son entretien de 35 minutes avec le pape François vendredi matin, le président de la République a présenté individuellement les membres de la délégation française. ALESSANDRO BIANCHI/REUTERS

Le président de la République a insisté sur les points de « convergence » et a invité le Saint-Père en France.

Chaud, froid ou tiède? La rencontre, vendredi au Vatican, entre le Pape et François Hollande n'a donné lieu, de part et d'autre, à aucun enthousiasme particulier. Hormis, peut-être, la chaleureuse accolade donnée par François, le Pape, au père Georges Vandenbeusch, l'ex-otage au Cameroun. François Hollande avait pris soin de l'intégrer, en invité surprise, dans sa délégation. Température mitigée, donc, même si le communiqué du Vatican, toujours poli, a qualifié de «cordiaux» les entretiens que le président de la République a eus avec le Pape pendant 35 minutes, et ensuite avec son secrétaire d'État, Mgr Pietro Parolin.

Un communiqué du Vatican évoque toutefois des discussions sur «la défense et la promotion de la dignité de la personne humaine». Dont des sujets «d'actualité» comme «la famille» et la «bioéthique»… Thèmes évidemment très chauds - conflictuels même, entre l'Église catholique et ce gouvernement - que le président de la République n'a pas du tout évoqués dans sa version. Même si les deux parties ont «réaffirmé l'engagement mutuel à maintenir un dialogue régulier entre l'État et l'Église catholique» et surtout les «bonnes relations qui existent entre la France et le Saint-Siège».

François Hollande a pour sa part plutôt insisté, devant le Pape, sur «la laïcité, qui permet le débat avec tous les cultes et avec l'Église catholique en particulier», en assurant que «l'instance de dialogue» entre le gouvernement et l'Église catholique «aborde tous les sujets, y compris les plus graves, les plus lourds». Car, a martelé le chef de l'État, «le débat avec l'Église catho­lique est possible dans le plein respect de nos principes laïques».

S'il y a un m ot, une valeur qui nous a rassemblés au cours de cet entretien, c'est le mot de dignité, la défense de la dignité humaine

François Hollande

François Hollande avait effectivement prévu ce qui n'est pas d'usage après une rencontre avec le Pape: une déclaration officielle devant la presse. Il avait d'abord pensé à un jeu de questions-réponses. Mais il a finalement limité le rendez-vous à une seule prise de parole. Une salle avec tribune avait été spécialement aménagée au centre Saint-Louis, où le président français, sans notes, a commencé son intervention en louant le pape François pour «sa simplicité rayonnante» qui «a impressionné tous nos compatriotes au-delà même de leur conviction». Un chef d'Église à qui il a fait part du «respect du peuple français pour son message de paix, de solidarité et de justice». Tout en concluant par une invitation du Pape en France: «J'ai dit au pape François qu'il était le bienvenu dans notre pays, quand il le voudra et lorsqu'il pensera que venir en France peut être un moment important de son pontificat.»

Sur le fond, François Hollande a résumé son entrevue, par un mot, «dignité humaine»: «S'il y a un mot, une valeur qui nous a rassemblés au cours de cet entretien, c'est le mot de dignité, la défense de la dignité humaine», a-t-il affirmé, tout en constatant «la convergence entre le Vatican et la France sur les grands sujets internationaux». Au premier rang l'Afrique: «Nous devons tout faire, chacun à notre place, a insisté le président, pour appeler au dialogue et à la réconciliation.» Puis le Proche-Orient, avec la Syrie: «J'ai exprimé le souhait que le Vatican puisse accueillir la coalition démocra­tique syrienne pour bien faire comprendre que la paix doit être recherchée dans une solution politique qui permette le pluralisme» en vue de «la transition».

Quant au conflit israélo-palestinien, le président français a redit au Pape «l'attachement de la France pour la protection des lieux saints». «Convergence» également pour les chrétiens d'Orient: «Avec le pape François, nous avons voulu marquer notre inquiétude pour les chrétiens d'Orient», a dit Hollande. Souci effectivement évoqué dans le communiqué du Saint-Siège, qui parle de la survie des «minorités ethniques et religieuses». Autre «grand sujet» que le président a assuré avoir partagé avec le Pape: «le réchauffement climatique», où la «convergence est totale», mais aussi le drame des «réfugiés», la «mondialisation», ses «excès et abus» et le «trafic des êtres humains», la «liberté religieuse», la «détermination» pour lutter «contre les actes antireligieux».

Beaucoup de «convergences» donc dans la bouche du président. Reste à voir, pour les catholiques, si elles déboucheront sur un réchauffement qui ne soit pas seulement opportuniste.

EN IMAGES - La visite de François Hollande chez le Pape

Le président Hollande en visite chez le Saint-Père

Accéder au diaporama (9)

Famille, bioéthique : le Pape a abordé les dossiers sensibles avec François Hollande

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
124 commentaires
  • GIGARO

    le

    Le 24 mars , jour de la visite de FH au Pape , est le jour de la fête de Saint François de Sales, évêque de Genève, saint patron des journalistes et des écrivains. Il est aussi le saint patron des sourds-muets.....
    sur Le Pape a abordé les dossiers sensibles avec François Hollande
    01:02, le 26/01/2014 Répondre Refusé
    ....Le calendrier des pompiers est-il anti -républicain????

  • lyncky

    le

    Il faut dire que "moi président" a un sacré culot de demander un RDV au pape ! des enfants hors mariage ! une concubine trompée ! une maîtresse cachée ! bref toute la panoplie du bon chrétien ! à sa place je serais resté en France !

  • liang

    le

    Pas plus que la politique de la France ne se décidait "à la corbeille" ( de Gaulle) elle ne se décide au Vatican .

À lire aussi