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« Cellules souches : un fragile équilibre pulvérisé », par Arnold Munnich

Pour le professeur Munnich, il est faux de dire que la loi de bioéthique qui vient d'être votée va enfin permettre à la France de rattraper son retard en levant l'interdiction de la recherche sur l'embryon humain. Dans les faits, la recherche était déjà possible par le biais de dérogations.

Publié le 07 août 2013 à 17h52, modifié le 07 août 2013 à 18h33 Temps de Lecture 4 min.

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La ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche évoque la validation par le Conseil constitutionnel du projet de loi autorisant la recherche sur l'embryon humain. Un texte qui, selon elle, devrait permettre à la France de combler son retard dans ce domaine.

J'accompagne depuis vingt-cinq ans des patients et des familles concernés par les maladies génétiques à l'hôpital Necker-Enfants malades. C'est à ce titre que je prends la liberté d'exprimer sur cette question de société si sensible un point de vue bien différent.

Je ne le fais pas pour des raisons d'ordre religieux. Je le fais en médecin, en chercheur soucieux du progrès médical, mais aussi en homme attentif aux convictions et au ressenti de nos concitoyens. Je le fais enfin d'autant plus librement que la loi est désormais votée et validée par le Conseil constitutionnel.

RÉGRESSION AU NIVEAU DE LA VIGILANCE COLLECTIVE

Si je ne suis pas de ceux qui ont appelé à ce changement, c'est qu'il n'apporte rien à la recherche mais constitue, par contre, une régression de taille dans notre niveau de conscience et de vigilance collective.

C'est une victoire idéologique à courte vue pour des associations militantes et des lobbys scientifiques, toujours prompts à rendre la prétendue coercition réglementaire responsable de nos modestes performances dans la compétition internationale.

La loi de bioéthique révisée en 2011 avait maintenu le régime d'interdiction de la recherche sur l'embryon, assortie de dérogations, pour une question de principes. Ces principes sont chers à un nombre considérable de nos concitoyens, toutes catégories sociales, culturelles et cultuelles confondues. Ces principes, que les lobbys feignent d'ignorer (ou même étouffent), sont très présents à l'esprit des Français, lors du dialogue singulier que constituent les consultations hospitalières.

Les spectres de l'instrumentalisation du vivant, de l'asservissement de l'homme par l'homme, de sinistre mémoire, sont très présents dans les esprits. Ils alimentent l'ambivalence de l'opinion à l'endroit de ses scientifiques. Ils donnent la mesure de l'incompréhension croissante qui sépare les décisions de l'exécutif du ressenti de l'opinion. "Tu ne tueras point !", lit-on dans les dix commandements, fondement judéo-chrétien de nos valeurs républicaines partagées.

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