08 4 / 2015

« Avec les enfants, on ne plaisante pas ! » : lors de l’audience générale de ce mercredi, le Pape François a continué son cycle de catéchèses sur la famille, et plus particulièrement les enfants. 

 Il est honteux d’oser dire, « comme pour se justifier, que c’était une erreur de les mettre au monde. Ne déchargeons pas nos fautes sur les enfants ! Les enfants ne sont jamais “une erreur” s’est exclamé le Pape. Leur faim n’est pas une erreur, ni leur pauvreté, leur fragilité, (…) ni leur ignorance et leur incapacité. Tant d’enfants ne savent même pas ce qu’est une école ! » a énuméré le Saint-Père.

« Tous ces enfants sont un cri qui monte vers Dieu et accuse le système que nous avons construit. Dans les pays riches, beaucoup d’enfants vivent des drames à cause de la crise de la famille, du vide éducatif et des conditions de vie parfois inhumaines. Mais aucun d’eux n’est abandonné du Père des Cieux. Aucune de leurs larmes n’est perdue » a assuré François.

Le Pape a également eu une pensée pour les enfants malades ou dans une situation difficile : « grâce à Dieu, ceux qui ont de graves difficultés trouvent souvent des parents extraordinaires, prêts à tous les sacrifices, a-t-il relevé. Nous ne devons pas les laisser seuls, mais les accompagner, leur offrir des moments de joie partagée et de joie insouciante, pour qu’ils sortent de la routine thérapeutique ».

« Aux familles et aux enfants, l’Église porte la bénédiction de Dieu, sa tendresse maternelle. Quand il s’agit des enfants qui viennent au monde, aucun sacrifice des adultes n’est trop grand pour qu’aucun d’eux ne puisse penser être une erreur, ne rien valoir. Si la société faisait sienne ce principe, beaucoup lui serait pardonné ! Que ce serait beau ! » a souhaité le Souverain pontife.

31 3 / 2015

Devant des milliers de prêtres et une centaine d'évêques et de cardinaux, le Souverain Pontife est donc longuement revenu sur la charge sacerdotale, les engagements qu’elle implique, les fatigues pastorales qu’elle engendre et la manière dont Dieu lui-même en prend soin.

« La fatigue des prêtres ! » C’est une réalité, et le Pape avoue y penser souvent. Mais cette fatigue est aussi précieuse, précise-t-il, elle est comme l’encens qui monte silencieusement vers le Ciel, et va droit au cœur du père. Devant cette fatigue : une seule solution, le repos. Mais attention, le repos en Dieu. Le prêtre doit apprendre à se reposer. Là se trouve la clef de la fécondité pastorale, là se joue la confiance mais aussi le souvenir que les prêtres sont aussi des brebis.

Les prêtres, des brebis, mais aussi et surtout des pasteurs qui doivent porter la bonne nouvelle aux pauvres, consoler les affligés et soigner les cœurs brisés. Ces tâches requièrent la compassion la plus absolue. Le cœur du prêtre se réjouit avec ses fidèles, pleure avec eux. Tant d’émotions bouleversent son cœur, et le fatiguent aussi.

Les fatigues justement, François en recense trois types : la fatigue des foules d’abord, celle-là même qu’a connue Jésus. Une fatigue épuisante, mais saine, celle du pasteur au milieu de ses brebis, du père entouré de ses enfants.

Deuxième type de fatigue : celle des ennemis, car le démon et ses adeptes ne dorment pas. Le prêtre doit défendre le troupeau et se défendre soi-même du mal, avec l’aide de Dieu.

Et enfin, la fatigue la plus dangereuse, car plus insidieuse et autoréférentielle, celle de « soi-même » : on se déçoit soi-même, on manque de persévérance. C’est une fatigue qui « minaude avec la mondanité spirituelle », affirme François.

Mais le Seigneur s’occupe de nous et de notre fatigue, assure le Pape. Le Lavement des pieds en est peut-être la plus belle image, la plus profonde, la plus mystérieuse aussi. Le Christ purifie lui-même le désir de le suivre. Alors sachons apprendre à être fatigués, mais bien fatigués.

22 12 / 2014

14 10 / 2014

Notre vie est-elle une “ vie chrétienne faite de cosmétique, d’apparence ou est-ce une vie chrétienne avec la foi qui œuvre dans la charité?”. C’est la question qu’a posée le Pape François au terme de l’homélie de la messe célébrée ce mardi matin en la chapelle de la maison Sainte-Marthe. La foi, a affirmé le Pape, « ce n’est pas seulement réciter le Credo » mais cela requiert de se détacher de l’avidité et de la cupidité pour savoir donner aux autres, surtout s’ils sont pauvres.

La foi n’a pas besoin d’apparaître mais d’être. Elle n’a pas besoin d’être recouverte de courtoisies, surtout si elles sont hypocrites, mais d’un cœur capable d’aimer de façon véritable. Le Pape François se réfère à l’Évangile du jour-celle du pharisien qui s’étonne du Maître qui n’accomplit pas les ablutions prescrites avant de manger-pour répéter que Jésus « condamne » ce type de « sureté » concentrée sur « l’accomplissement de la loi » :

“Jésus condamne cette spiritualité de la cosmétique, le fait d’apparaître bons et beaux. La vérité de l’intérieur est quelque chose d’autre ! Jésus condamne les personnes qui ont de bonnes manières mais de mauvaises habitudes, ces habitudes qui ne se voient pas mais qui se font en secret.  Mais l’apparence est la suivante: les gens qui aimaient se promener sur les places, se faire voir lorsqu’ils priaient, « se maquiller » avec un peu de faiblesse lorsqu’ils jeunaient…Pourquoi est-ce ainsi Seigneur ? Voyez que les mots utilisés ici sont au nombre de deux et ils sont liés : avidité et méchanceté ».

“Des sépulcres blanchis”, voilà ce que Jésus dira à leur propos dans le passage analogue de l’Évangile selon Saint-Matthieu, accentuant certains comportements qu’il a défini comme « ordure », pourriture. Sa contre-proposition est la suivante : « donnez plutôt tout ce que vous avez à l’intérieur ».  « L’aumône- rappelle le Pape- a toujours été, dans la tradition de la Bible, aussi bien dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament, la pierre de touche  de la justice ». Même Paul, dans la lecture du jour, discute avec les Galates sur ce même sujet, leur attachement à la loi. Le résultat est le même parce que, insiste le Pape François, « la loi ne peut sauver à elle seule » :

“Ce qui vaut, c’est la foi. Quelle foi ? Celle qui « œuvre par voie de la charité ». C’est le même discours de Jésus aux pharisiens.  Une foi qui n’est pas seulement réciter le credo : nous croyons tous dans le Père, dans le fils et dans l’Esprit Saint, dans la vie éternelle…Nous croyons tous ! Mais c’est une foi immobile, qui n’œuvre pas. Ce qui vaut pour Jésus Christ, c’est l’œuvre qui émane de la foi ou mieux, la foi qui œuvre dans la charité, c’est-à-dire qui en revient à l’aumône.  L’aumône dans le sens le plus ample de la parole : se détacher de la dictature de l’argent, de l’idolâtrie de l’argent. Chaque cupidité nous éloigne de Jésus Christ ».

Le Pape François évoque à nouveau un épisode de la vie du Père Arrupe, Préposé général des Jésuites des années ’60 aux années ‘ 80. Un jour, une riche dame l’invite dans un lieu pour lui donner de l’argent pour les missions au Japon, missions pour lesquelles s’engageait le Père Arrupe. La remise de l’enveloppe contenant l’argent advient pratiquement sur le pas de la porte et devant les journalistes et les photographes. Le Père Arrupe raconta d’avoir enduré « une grande humiliation » mais d’avoir accepté l’argent « pour les pauvres du Japon ». Lorsqu’il l’ouvrit, il y avait 10 dollars ». Demandons-nous, conclut le Pape François, si notre vie chrétienne est faite de cosmétique, d’apparence ou si c’est une vie chrétienne avec la foi qui œuvre dans la charité » :

“Jésus nous conseille ceci: “Ne pas jouer de la trompette”. Le second conseil : « Ne pas donner seulement ce qui reste ». Et il nous parle de cette vielle dame qui a donné tout ce qu’elle avait pour vivre. Et il loue cette femme pour l’avoir fait. Elle l’a fait de façon cachée, peut-être parce qu’elle avait honte de ne pas pouvoir donner plus ».

25 9 / 2014

Par contre, ils doivent se faire éplucher comme des oignons !

Partout il y a de nombreux «chrétiens qui se pavanent», malades de vanité, qui «vivent pour paraître et se faire voir». Ils finissent ainsi par transformer leur vie en «une bulle de savon», belle mais éphémère, en se promenant avec trop d’artifices et peut-être aussi en cherchant à paraître importants en brandissant «des chèques pour les œuvres de l’Eglise», ou en rappelant qu’ils sont «parents de tel évêque». Mais ce faisant, ils vivent une vie de mensonge, en se faisant eux-mêmes des illusions. Ce qui compte, en revanche, c’est «la vérité, la réalité concrète de l’Evangile». C’est avec un encouragement «peut-être un peu cruel mais vrai» que le Pape François a demandé aux chrétiens de ne regarder que leur «vie avec le Seigneur» et «sans faire sonner les trompettes».

Au cours de la Messe célébrée à Sainte-Marthe jeudi matin, 25 septembre, il a commenté un célèbre passage du Livre de Qoèlet — «vanité des vanités» (1,2-11) — proposé par la liturgie du jour, en faisant remarquer que celui-ci n’est pas aussi «pessimiste» qu’il pourrait sembler. Jésus, a affirmé le Pape, «réprimandait beaucoup les vaniteux, ceux qui se vantaient». Et il admonestait les docteurs: «C’est cela qui vous plaît, pas la vérité». Et le Seigneur, qui «réprimandait avec force», disait aussi aux vaniteux: «Quand tu pries, s’il te plaît, ne te fais pas voir. Ne prie pas pour que l’on te voit prier». Et il recommandait également de ne pas utiliser n’importe quel vêtement pour prier.

En pratique, Jésus suggère le comportement opposé: «Prie en cachette, va dans ta chambre — toi et le Seigneur et ne te fais pas voir». Et encore: «Quand tu aides les pauvres ou fais l’aumône, s’il te plaît, ne fais pas sonner la trompette, fais-le en cachette. Le Père le voit, cela est suffisant».

Mais, a affirmé le Pape, le vaniteux se préoccupe de penser: «Je donne ce chèque pour les œuvres de l’Eglise», et ainsi il fait voir le chèque. Mais peut-être qu’«ensuite il escroque, d’un autre côté, l’Eglise». C'est précisément cela la manière de faire du vaniteux qui, en fin de compte, «vit pour apparaître». Et le Seigneur dit expressément à ces personnes «quand tu jeûnes s’il te plaît, n’aie pas l’air mélancolique, triste, car tous s’aperçoivent que tu jeûnes. Jeûne avec joie. Fais pénitence avec joie» de manière que personne ne s’en aperçoive».

François a donc mis en garde contre la tentation de la «vanité qui est vivre pour apparaître, vivre pour se faire voir». Et il a reconnu: «peut-être est-ce un peu cruel ce que je dis, mais c’est la vérité». Voilà que, a affirmé le Pape, «les chrétiens qui vivent pour apparaître, pour la vanité, semblent des paons: ils se pavanent!».

Aujourd'hui, a rappelé le Pape, «combien de chrétiens vivent pour apparaître». Et «leur vie semble une bulle de savon» qui «est belle, qui a toutes les couleurs, mais dure une seconde et ensuite» finit. «Quand nous regardons certains monuments funéraires également — a-t-il poursuivi — nous pensons que c’est de la vanité, car la vérité est de revenir à la terre nue, comme le disait le serviteur de Dieu Paul VI». Du reste, «la terre nue nous attend, telle est notre vérité finale».

Donc, a recommandé François, «pensons aujourd’hui aux conseils de Jésus d’édifier notre vie sur le le roc. C'est Lui le roc. L’unique roc est Jésus!».

Il est significatif, a-t-il ajouté, que les pères égyptiens dans le désert disaient que la vanité est une tentation contre laquelle nous devons lutter toute la vie, car ellr revient toujours pour nous ôter la vérité. Et «pour faire comprendre cela, ils disaient : c’est comme un oignon, tu le prends et tu commence à l’éplucher. Et tu épluches un peu de vanité aujourd’hui, un peu de vanité demain» et tu vas «de l’avant toute la vie, en épluchant la vanité pour la vaincre». Ainsi «à la fin tu es content : j’ai enlevé la vanité, j’ai épluché la vanité. Mais l’odeur te reste sur les doigts».

François a conclu la méditation en demandant, dans la prière, «au Seigneur la grâce de ne pas être vaniteux» mais «d’être vrais, avec la vérité de la réalité de l’Evangile».

11 9 / 2014

Etre chrétien signifie être «un peu sots», tout au moins selon la logique mondaine. Ce sont les lignes fondamentales de la vie chrétienne, axée sur la nouveauté de l’Evangile qui renverse les critères du monde.

En invitant à lire et à relire, même quatre fois si nécessaire, le sixième chapitre de l’Evangile de saint Luc – la liturgie d’aujourd’hui nous propose en particulier les versets 27-38 — le Pape a rappelé que Jésus nous a donné «la loi de l’amour: aimer Dieu et nous aimer comme des frères». Il nous demande tout d’abord d’«aimer». Et nous nous demandons «mais qui dois-je aimer?». Il nous répond «vos ennemis». Ainsi, surpris, nous demandons une confirmation: précisément nos ennemis? «Oui» nous dit le Seigneur, précisément «nos ennemis!».

Ensuite, il nous demande aussi de «bénir ceux qui nous maudissent». Et de ne pas «prier» seulement «pour ma mère, pour mon père, mes enfants, la famille», mais «pour ceux qui nous traitent mal». Et de «ne pas refuser à celui qui te demande » quelque chose. La «nouveauté de l’Evangile», a expliqué le Pape, consiste à «se donner soi-même, à donner son cœur, précisément à ceux qui nous veulent du mal, qui nous font mal, à nos ennemis». On lit dans le passage de Luc: «Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le pareillement pour eux. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quel gré vous en saura-t-on?». Ce serait un simple «échange: tu m’aimes, je t’aime».

Tout ce raisonnement de Jésus, a affirmé le Pape François, conduit à une forte conclusion: «Aimez, en revanche, vos ennemis. Faites du bien et prêtez sans rien espérer. Sans intérêt. Et votre récompense sera grande. Et ainsi, vous serez des fils du Très-Haut».

Il est donc évident, a-t-il poursuivi, que «l’Evangile est une nouveauté difficile à mener de l’avant». En un mot, cela signifie «suivre Jésus». L’imiter. Jésus ne répondit pas à son Père «j’irai et je dirai quatre mots, je ferai un beau discours, j’indiquerai la voie et puis je reviendrai». Non, la réponse de Jésus au Père est: «Je ferai ta volonté». Et en effet, dans le jardin des Oliviers, il dit au Père: «Que ta volonté soit faite». Ainsi «il donne sa vie non pour ses amis» mais «pour ses ennemis!».

La vie chrétienne telle que nous la présente Jésus semble vraiment «une sottise», a fait remarquer François. Saint Paul lui-même, du reste, parle de la «folie de la croix du Christ qui n’a rien à voir avec la sagesse du monde». C’est pourquoi, «être chrétien est, dans un certain sens, devenir sot». Et «renoncer à cette malice du monde pour faire tout ce que Jésus nous dit de faire. Et si nous faisons les comptes, si nous faisons un bilan, il semble en notre défaveur». Mais «la voie de Jésus» est «la magnanimité, la générosité, se donner soi-même sans mesure».

08 9 / 2014

En ce jour où l’on fête la Nativité de Marie, le Pape François a offert sa meditation sur la Création et le chemin que Dieu accomplit avec nous dans l’histoire. Quand nous lisons le livre de la Genèse, a fait remarqué le Pape, “nous courons le risque de penser que Dieu a été un magicien” qui faisait les choses “d’un coup de baguette magique”. Mais , a aussitôt ajouté le Pape, “ce n’est pas ce qui s’est passé”, parce que “Dieu a fait les choses” et “les a laissées aller avec les lois internes, intérieures qu’Il a données à chacune d’elles, pour qu’elles puissent se developper et arriver à leur plénitude “. Le Seigneur, a ajouté le Pape, “a donné l’autonomie, mais pas l’indépendance aux choses de l’univers”:

“Parce que Dieu n’est pas un magicien, c’est un créateur ! Mais quand le sixième jour, dans ce récit, arrive la création de l’homme, il donne une autre autonomie, un peu différente, mais pas indépendante: c’est une autonomie qui est la liberté. Et il dit à l’homme d’aller de l’avant dans l’histoire, il le rend responsable de la création, aussi pour qu’il puisse dominer ce qui a été créé, pour qu’il puisse le porter en avant et que l’on arrive ainsi à la plénitude des temps. Et quelle était la plénitude des temps? Ce que Lui avait dans le coeur: l’arrivée de son Fils. Parce que Dieu – nous l’avons entendu dans le texte de Saint Paul – nous a prédestinés, tous , à être conformes à l’image du Fils”.

Et cela, a affirmé le Pape, “c’est le chemin de l’humanité, celui de l’homme. Dieu voulait que nous soyons comme son Fils, et que son Fils soit comme nous”. Le Pape a portée sa pensée sur le passage de l’Evangile de ce jour qui raconte la généalogie de Jésus. Dans “cette liste, a ajouté le Pape, nous trouvons des saints mais aussi des pécheurs, mais l’histoire va de l’avant parce que Dieu a voulu que les hommes puissent être libres”. Et s’il est vrai que lorsque l’homme “a mal utilisé sa liberté, Dieu l’a chassé du Paradis”, “il lui a fait une promesse et l’homme est parti du Paradis avec une espérance. Pécheur, mais avec des espérances!”. Leur “chemin, a ajouté le Pape, ils ne le font pas seuls: Dieu chemine avec eux. Parce que Dieu a posé une option: il a privilégié le temps, la durée, et non pas l’instant. C’est le Dieu du temps, c’est le Dieu de l’histoire, c’est le Dieu qui chemine avec ses fils”. Et cela jusqu’à la “plénitude des temps”, quand son Fils se fait homme. Dieu, a encore affirmé le Pape, “chemine avec les justes et les pécheurs”. Il chemine “avec tous , pour arriver à la rencontre, à la rencontre definitive de l’homme avec Lui”.

03 9 / 2014

“L’Eglise est vraiment mère, notre mère l’Eglise”, a ajouté le Pape, “et c’est vraiment beau de le dire ainsi: notre mère l’Eglise- une mère qui nous donne vie dans le Christ et qui nous fait vivre avec tous les autres frères dans la communion de l’Esprit Saint”.

“L’Église, comme une mère, nous engendre à la vie dans le Christ, et nous fait grandir. En cela, la Vierge Marie est le modèle de l’Église. Elle a engendré de manière unique le Fils de Dieu ; or la maternité de l’Église est le prolongement dans l’histoire de celle de Marie. Elle continue à engendrer, par le baptême, de nouveaux enfants dans le Christ. La naissance de Jésus dans le sein de Marie est le prélude de la renaissance des chrétiens dans le sein de l’Église. Celle-ci transmet l’Évangile qu’elle a reçu du Christ, comme une mère qui nourrit ses enfants. Elle nous défend contre les attaques de Satan, en mère courageuse qui veille sur nous et qui a au cœur le bien de tous.”

“Nous chrétiens nous ne sommes pas orphelins: nous avons une mère, et c’est énorme. Nous ne sommes pas orphelins”, a encore declare le Pape, déclenchant l’applaudissement des pèlerins réunis sur la Place Saint-Pierre. “L’Eglise est notre mère parce qu’elle nous a engendrés dans le baptême. Chaque fois que nous baptisons un enfant il deviant fils de l’Eglise, il entre dans l’Eglise. Et chaque jour comme une mère pleine d’attention elle nous fait grandir dans la foi et elle nous indique le projet de salut en nous protégeant du mal.” 

Rappelant au passage l’importance de la fréquentation des sacrements, et surtout l’eucharistie, le Pape précisait que “l’Eglise ce ne sont pas les prêtres, ni les évêques, mais nous tous, l’Eglise c’est nous tous. Et que si nous sommes fils de l’Eglise, nous sommes aussi mères des autres chrétiens. Tous les baptisés sont l’Eglise”.

31 8 / 2014

Le Pape François met en garde les chrétiens contre le risque de devenir « mondains ». Car «il est triste de trouver des chrétiens “dilués”, qui ressemblent au vin coupé avec de l’eau, et on ne sait pas s’ils sont chrétiens ou mondains, tout comme on ne sait pas si le vin coupé avec de l’eau est du vin ou de l’eau ».

Le point de départ pour la réflexion a été offert au Pape par le passage liturgique de l’Evangile de Matthieu (16, 21-27), où «émerge — a-t-il noté — le contraste entre la façon de penser de Jésus et celle des disciples», notamment de Pierre, qui «sans s’en rendre compte, joue le rôle de satan, le tentateur». Un aspect que met en évidence également la lettre de saint Paul aux Romains, avec l’invitation à suivre «la volonté de Dieu» sans entrer dans les «schémas de ce monde».

En effet, a commenté l’Evêque de Rome, «nous chrétiens vivons dans le monde, pleinement insérés dans la réalité sociale et culturelle de notre temps». Mais le risque existe de devenir «mondains», de «s’affadir». Et il est «triste — a-t-il constaté — de trouver des chrétiens qui ne sont plus le sel de la terre, et nous savons que quand le sel perd sa saveur, il ne sert plus à rien. Leur sel a perdu sa saveur parce qu’ils se sont livrés à l’esprit du monde, c’est-à-dire qu’ils sont devenus mondains».

D’où son invitation à «se renouveler continuellement en puisant la sève de l’Evangile». Un engagement à réaliser surtout «en lisant et en méditant» chaque jour la Parole de Dieu, a recommandé le Pape en conseillant aux fidèles de «porter toujours un Evangile avec vous: un petit Evangile, dans la poche, dans le sac, et d’en lire un passage durant la journée».

28 7 / 2014

Le Saint-Père s'est rendu à Caserte (Italie) le 28 juillet pour une visite privée à son ami le pasteur évangélique Giovanni Traettino. Puis il a pris la parole devant les membres de la communauté de la Réconciliation, auxquels s'étaient joints d'autres pentecôtistes.

Dans son discours, il a rappelé que les chrétiens doivent se tenir en présence de Jésus et cheminer avec lui. Cheminer en étant irrépréhensible fut même le premier ordre que Dieu donna à Abraham et au peuple élu, a-t-il souligné. En revanche, « un chrétien qui n'avance pas pourrit comme l'eau dormante. Certains chrétiens, pensent que cheminer signifie bouger, n'avancent pas mais errent de ci de là… Il leur manque l'audace d'aller de l'avant… Or nous ne sommes en sûreté que lorsque nous cheminons en présence du Seigneur, qui nous éclaire et nous offre le secours de son esprit pour avancer,  justement. L'espérance leur fait défaut. »

Le Pape a parlé de la beauté de la fraternité, qui vient du cheminement en présence de Dieu : « A l'inverse, si on reste à se regarder en chiens de faïence, on s'engage dans une mauvaise voie, celle des ragots… C'est comme cela que, dès les origines, ont commencé les divisions au sein de l'Eglise. Or la division ne vient pas de l'Esprit…mais du Père de l'Envie, qui ne cesse de semer la zizanie. » Infiltré dans la communauté, le diable y cultive la jalousie et génère les divisions. « Cette tentation s'est manifestée dès le début dans les communautés chrétiennes…tandis que l'Esprit crée la diversité dans l'Eglise », et non les divisions. « Cette diversité, qui est riche et belle, est source de l'unité… Et comme l'a dit un pentecôtiste, il s'agit d'une diversité réconciliée par l'Esprit, qui distribue la diversité des charismes et en fait une harmonie ».

L'harmonie ne signifie pas uniformité. Le polyèdre a une unité malgré la diversité de ses côtés. Chacun d'eux a sa forme propre, son charisme pourrait-on dire. « Nous les chrétiens faisons de même dans l'œcuménisme, en tentant de faire de nos diversités une unité harmonisée par l'Esprit. »

18 6 / 2014

Le Pape François, face à plusieurs dizaines de milliers de fidèles, a entamé un nouveau cycle de catéchèses, cette fois sur l’Eglise. Et pour ce, le Pape s’est comparé à un « fils qui parle de sa propre mère, de sa propre famille. L’Eglise en effet, a souligné François, n’est pas une institution qui a une fin en soi, ou une association privée, ou encore une ONG, et il ne faut surtout pas la réduire au clergé et au Vatican…L’Eglise est une réalité beaucoup plus vaste, qui s’ouvre à toute l’humanité et qui n’est pas née à l’improviste, de rien. Elle est fondée par Jésus mais elle est un peuple avec une longue histoire derrière elle, et une préparation qui commence bien avant Jésus lui-même ».

Le Pape a alors fait partir cette histoire ou « préhistoire » de l’Eglise, en partant des pages de l’Ancien Testament. « Selon le Livre de la Genèse, Dieu a choisi Abraham et il lui demande de partir vers une autre terre, lui promettant une descendance nombreuse. À partir de lui, Dieu forme un peuple pour porter sa bénédiction à toutes les familles de la terre. Et c’est Dieu lui-même qui prend l’initiative, car son amour précède tout. »
Et pour le Pape, c’est là une nouveauté : « Habituellement, c’était l’homme qui s’adressait à la divinité, en cherchant de combler la distance avec elle, et en invoquant soutien et protection. Dans ce cas, par contre, on assiste à quelque chose d’inouï : c’est Dieu lui-même qui prend l’initiative et adresse la parole à l’homme, en créant un lien et une relation nouvelle avec lui. Ainsi Dieu forme un peuple avec tous ceux qui écoutent sa Parole et qui se mettent en chemin, en se confiant à Lui. L’amour de Dieu précède tout. Il précède Abraham, il précède aussi Adam. »
Mais le Pape François souligne aussitôt que même si le peuple se met en marche, « il y a cependant dès le début des résistances ». « Des replis sur soi-même et ses propres intérêts, et la tentation de marchander avec Dieu et de résoudre les choses chacun à sa façon. Il y a les trahisons et les péchés qui marquent le cheminement du peuple tout au long de l’histoire du salut, qui est l’histoire de la fidélité de Dieu et de l’infidélité de son peuple. Mais Dieu est patient, et il continue à l’éduquer comme fait un père avec son fils. Et c’est la même attitude qu’il maintient face à l’Eglise. Nous aussi, dans notre volonté de suivre Jésus, nous faisons l’expérience chaque jour de l’égoïsme et de la dureté de notre cœur. Mais si nous nous reconnaissons pécheurs, Dieu nous remplit de sa miséricorde et de son amour. Et c’est cela justement qui nous fait grandir comme peuple de Dieu, comme Eglise : ce n’est pas notre bravoure, ni nos mérites, mais l’expérience quotidienne de ce que le Seigneur nous aime et prend soin de nous. Et cela nous fait grandir dans la communion avec Lui et entre nous. »

16 6 / 2014

« Notre mère l’Eglise est un peu vieille. Ce n’est pas une grand-mère, mais on doit la rajeunir. Pas en allant voir un chirurgien esthétique, mais en lui donnant des enfants », comme Dieu en donna à Sarah, Elisabeth ou Noémie qui vieillirent sans enfant. « Nous devons être une mère et non une ONG bien organisée. Cela est nécessaire, mais pour aider la maternité de l’Eglise », a poursuivi le Pape. Il précise : l’évangélisation ce n’est pas le prosélytisme, « faire remplir des fiches d’adhésion ». François cite alors Benoît XVI : « L’Eglise ne croît pas par prosélytisme, mais par attraction maternelle ».

13 6 / 2014

Le Pape François, un révolutionnaire ?

Non, pour lui « la grande révolution c’est d’aller aux racines de les reconnaitre et de voir ce qu’elles ont à dire aujourd’hui ». Pour faire des « vrais changements, il faut savoir d’où on vient, comment on s’appelle, quelle est sa culture et sa religion », explique-t-il .

Pape ou pasteur ?

« Je ne joue pas au pape-pasteur ». « Servir les gens est ancré au plus profond en moi, comme d’éteindre la lumière pour faire des économies (…) mais dans le même temps, je me sens Pape. Je fais les choses avec sérieux ». « Mes collaborateurs sont sérieux et professionnels (…) Quand un chef d’État vient, je veux le recevoir avec la dignité et le protocole qu’il mérite ». François reconnait cependant « avoir des problèmes avec le protocole, mais « tache de le respecter ».

Pas toujours évident, notamment en voyage. Le Pape fait allusion à sa papamobile blindée des JMJ de Rio : « Comment voulez-vous que je dise aux gens que je les aime depuis une boite à sardine », s’interroge le Pape. Il y a des risques, mais il s’en remet à Dieu. En outre, ajoute-t-il, « A mon âge, je n’ai pas beaucoup à perdre ».

05 6 / 2014

L’Église « n’est pas une maison en location », mais la maison où le chrétien est appelé à « vivre » pleinement : « Si tu veux entrer dans l’Église, que ce soit par amour », déclare le pape François lors de la messe du 5 juin 2014.

Durant son homélie, le pape a dénoncé trois attitudes qui traitent l’Église comme une maison en location : « Beaucoup disent qu’ils sont dans l’Église », mais ils ont « un pied dedans » et « l’autre n’est pas encore entré ». Ils se gardent « la possibilité d’être dans les deux endroits à la fois, dedans et dehors ».

« Pour ces personnes, l’Église n’est pas leur maison, ils ne sentent pas qu’elle est à eux. Pour eux, c’est une location ». Et le pape leur rappelle que l’Église est « une mère », « une maison pour vivre » : « Si tu veux entrer dans l’Église, que ce soit par amour », pour donner « tout ton cœur ».

Ces chrétiens, ce sont d'abord « ceux qui veulent que tout le monde soit pareil dans l’Église », les tenants d'une « doctrine d’égalité ». « En martyrisant un peu la langue italienne, ce sont des ‘uniformistes’ ».

« Ils sont rigides ! Ils n’ont pas cette liberté que donne l’Esprit-Saint. Jésus n’a jamais voulu que son Église soit si rigide. Ils se disent chrétiens, ils se disent catholiques, mais leur comportement rigide les éloigne de l’Église. »

Le deuxième groupe, ce sont ceux qui s'accrochent à leur idée, « qui ne veulent pas de celle de l’Église, ils ont une alternative ». Ce sont les « alternativistes » : « J’entre dans l’Église, mais avec cette idée, avec cette idéologie. »

« Leur appartenance à l’Église est partielle. L’Église n’est pas leur maison, elle n’est pas à eux. Ils 'louent’ l’Église, jusqu'à un certain point : “Oui… nous sommes catholiques, mais avec ces idées-ci”. Ils ne partagent pas cette façon de sentir propre à l’Église. »

Et le troisième groupe est celui des « avantagistes » ou « affairistes », ceux qui « cherchent des avantages : ils vont à l’Église mais par intérêt personnel, et ils finissent par faire des affaires dans l’Église », ils « profitent de l’Église en vue de leurs propres intérêts ».

« Nous en avons vu, dans les communautés paroissiales ou diocésaines, dans les congrégations religieuses, certains bienfaiteurs de l’Église, qui se pavanaient parce qu’ils étaient des bienfaiteurs et, à la fin, derrière la table, ils faisaient leurs affaires. Et ceux-là non plus ne sentent pas l’Église comme une mère, la leur. »

Dans l’Évangile du jour, Jésus demande à son Père que ses disciples soient « un » (Jn 17,20-26) : dans l’Église « il y a de nombreux charismes, il y a une grande diversité de personnes et de dons de l’Esprit » et « c’est seulement l’Esprit-Saint » qui fait « l'harmonie, l’unité dans la diversité, dans la liberté, dans la générosité ».

Les chrétiens sont appelés « à être dociles à l’Esprit-Saint » car la docilité est « la vertu qui sauve de la rigidité, d'être “alternativistes”, d’être “avantagistes”, ou affairistes dans l’Église. C’est cette docilité qui transforme l’Église, qui, d’une maison en location, en fait notre propre maison. »

04 6 / 2014

« La piété c’est tout autre chose que de la bigoterie, que de faire semblant d’être un saint. La piété est un don de l’Esprit Saint qui nous fait grandir et nous fait vivre comme des enfants de Dieu, et nous aide à offrir cet amour aux autres et à les reconnaître comme des frères. » C’est ce qu’a expliqué le Pape François lors de l’audience générale de ce mercredi matin, qui rassemblait Place Saint-Pierre pas moins de 50 000 personnes sous un beau soleil de printemps. La catéchèse, depuis plusieurs semaines, étant consacrée aux dons de l’Esprit Saint
« Le don de la piété qui vient de l’Esprit Saint nous rend doux, patients, en paix avec Dieu dans la douceur avec les autres, capables de se réjouir avec celui qui est dans la joie, de pleurer avec celui qui pleure, de consoler celui qui est dans l’affliction et de corriger celui qui est dans l’erreur ».
« Attention, a averti le Pape, à ne pas confondre la piété avec la bigoterie : parce que certains pensent qu’être pieux, c’est fermer les yeux et faire une tête de sainte-nitouche »
« Le don de la piété, a encore déclaré le Pape, indique notre appartenance à Dieu et le lien qui nous maintient en communion profonde avec lui, même dans les moments difficiles. C’est une relation d’amitié avec Dieu, vécue par le cœur, qui nous remplit d’enthousiasme et de joie. Aussi, la piété suscite-t-elle en nous la gratitude et la louange. Voilà le motif et le sens le plus authentique de notre culte et de notre adoration. En même temps, le don de piété nous aide à reverser cet amour sur les autres et à les reconnaître comme des frères. Nous devenons capables de nous réjouir avec celui qui est dans la joie, de pleurer avec celui qui pleure, d’être proche de celui qui est seul, d’accueillir celui qui est dans le besoin. »