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Homélie de la messe de la Nuit de Noël du Père Julien PALCOUX

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Messe de la Nuit de Noël

Jeudi 24 Décembre 2015

23h00 église de La Madeleine

 

Frères et sœurs,

 

Ce soir, en replongeant dans cette Sainte Nuit au cours de laquelle le Fils de Dieu nous a rejoints, nous nous retrouvons dans une situation où deux conceptions du monde se rencontrent et s’affrontent. Il y  a celle des hommes et celle de Dieu.

            Celle des hommes se donne à voir dans l’ordre de recensement de l’empereur Auguste. L’empereur veut mesurer sa puissance, son pouvoir. Il veut savoir de quelle grandeur est son peuple. A la tête de combien d’hommes il est. Ce recensement est l’expression de sa volonté de toute-puissance et de toute maîtrise. Son recensement s’adresse à « toute la terre. » Du reste, les recensements ont toujours été condamnés dans la tradition hébraïque parce qu’ils étaient le reflet de la vanité des hommes qui gouvernaient alors que, fondamentalement, le pouvoir appartient à Dieu seul. Le Roi David en a fait les frais.

Et dans cette expression de la prétention humaine à tout maîtriser, à tout commander, vient au monde Jésus apportant avec Lui une toute autre conception du pouvoir et de la toute-puissance. Il est humble, petit, un bébé, montrant par là qu’Il ne s’impose pas, mais qu’Il demande à être accueilli. Il ne commande pas ; Il se fait dépendant des autres. L’empereur vit dans un palais, Lui vient au monde dans une mangeoire. L’empereur a des serviteurs qui lui obéissent ; Jésus a des bergers qui viennent l’adorer. Cette confrontation des deux pouvoirs devient encore plus forte lorsque l’on sait que l’empereur Auguste se considérait de descendance divine. Une épigraphe datant de l’an 9 avant Jésus-Christ parle de lui comme du « Sauveur ». Son nom même Augustus signifie « l’Adorable » ! Dans le monde romain de l’époque, l’empereur Auguste est celui qui inaugure des temps nouveaux ; il est Dieu !  Le poète Virgile ira même jusqu’à attribuer le don de la paix à la politique de l’empereur Auguste !

            La fête de Nativité du Fils de Dieu fait entrer dans le monde une toute autre conception du pouvoir, de la puissance : c’est le pouvoir de l’Amour qui se propose, qui ne demande qu’à être accueilli, qui vient pour sauver. Mais il n’y a pas de place pour cette conception du pouvoir. Il n’y pas de place pour Joseph, Marie et Jésus dans la salle commune, dans l’espace commun. Alors, Jésus va venir au monde dans une mangeoire.

 

            Ce soir, frères et sœurs, en fêtant la naissance du Fils de Dieu, nous sommes amenés à nous demander comment nous pouvons vivre cette fête de Noël de manière nouvelle. Eh bien en faisant de la place dans la salle commune, dans l’espace commun pour que Jésus puisse venir au monde. Même si nous sommes entrés dans une période de re-christianisation, nous vivons encore dans un contexte marqué par la  déchristianisation où Dieu est souvent rejeté de l’espace public pour être toléré dans l’espace privé. La déchristianisation de notre société a laissé un grand vide spirituel qui favorise l’émergence de courants religieux fondamentalistes et extrémistes. Nous en avons eu malheureusement plusieurs exemples dans cette année qui s’achève. On peut certes déplorer ces dérives, on peut, et il faut, combattre ces radicalisations qui gangrènent notre société. Mais il faut aussi s’interroger sur le terreau que nous offrons à ces radicalisations. Lorsque les chrétiens ne vivent pas leur foi, ne la transmettent pas en famille, ne nourrissent pas la foi de leurs enfants en les catéchisant, lorsque les chrétiens ne vont plus à la messe, il ne faut pas s’étonner pas du vide sidéral que l’on créée dans la société. Si les chrétiens assumaient plus leur identité et leur mission, les choses seraient différentes. Il est de plus en plus urgent aujourd’hui que les chrétiens, les baptisés, redécouvrent la foi qu’ils ont reçue et qu’ils osent la vivre de manière visible, dans l’espace commun, ce qui n’est pas contraire à la laïcité, mais au contraire, ce qui est permis et garanti par la laïcité. Nous voyons bien les limites d’une conception extrémiste de la laïcité, c’est-à-dire d’une laïcité qui exclut les religions : une telle conception est impuissante à permettre la vie ensemble. Elle favorise au contraire la naissance de mouvements extrémistes. L’Eglise n’est pas contre la laïcité, puisque sans dénaturer la réalité des choses, on peut dire que le principe même de laïcité est issu des paroles  de Jésus : « Rendez à césar ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ! » Mais, on confond trop souvent aujourd’hui la laïcité de l’Etat en vigueur chez nous en France depuis plus d’un siècle avec la laïcité de la société. Car notre société, comme toute personne, est marquée par son histoire qu’elle doit aussi assumer au risque de s’auto-détruire et de ne plus pouvoir grandir de manière cohérente et harmonieuse.

            Faire de la place pour Dieu dans la salle commune, voilà la mission de tout chrétien et de toute personne qui fête ce soir Noël. Nous sommes aussi responsables de l’image que nous donnons de Dieu à notre monde, puisque Jésus ne demande qu’à être accueilli. Ne laissons pas l’image de Dieu être salie, trahie par ceux qui se servent de Lui au lieu de le servir Lui !

 

            Puisse cette fête de Noël renforcer la foi et l’ardeur des baptisés dans leur mission. Aujourd’hui, plus qu’hier, Dieu attend de pouvoir habiter la salle commune pour offrir le salut aux hommes. Amen !

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