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Homélie de la messe du 30ème Dimanche du temps Ordinaire du Père Julien PALCOUX

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30ème Dimanche du temps Ordinaire

Frères et Sœurs,

En ce dimanche, nous continuons à approfondir le thème de la prière. Dimanche dernier, nous avons médité sur l’importance de la foi dans notre vie de prière ; aujourd’hui, nous méditons sur deux aspects importants de la vie de prière : la nécessité de la vérité et sa conséquence logique : la connaissance de soi.

Lorsque l’on aborde la question de la vie de prière, de la vie spirituelle, il faut bien avoir en tête la première règle fondamentale, qui vaut pour toute vie chrétienne : il s’agit du consentement à la réalité. En dehors du consentement à la réalité, il ne peut y avoir de vie chrétienne vraie et authentique. C’est d’ailleurs la force du christianisme qui est une religion d’Incarnation, d’entrée dans la réalité de l’humanité, dans la réalité du cœur de l’homme avec ce qui est beau, ses puissances d’amour, mais aussi avec le péché qui fait partie de notre coeur. Si nous ne sommes pas dans la réalité, alors Dieu, qui est la Vérité, ne peut rien pour nous, si ce n’est nous y conduire. Dieu ne peut agir quand nous sommes dans le déni, dans le mensonge, dans la fuite. Il ne peut rien faire parce que Dieu n’agit que dans la Vérité. Si nous sommes partiellement dans la vérité, alors Dieu va nous faire grandir dans la vérité ; et plus nous serons dans la vérité, plus l’action de Dieu en nous est et sera puissante et féconde. La foi chrétienne ne peut transformer le monde, les cœurs, qu’à la mesure de notre enracinement dans la vérité, qu’à la mesure de notre propre consentement à la réalité, aussi dure soit-elle. Le Christ ne peut ressusciter que parce qu’Il a assumé la mort. La première règle de vie spirituelle est donc fondamentale : consentir à la réalité. Ce principe vous explique pourquoi le communisme et le christianisme sont fondamentalement opposés : l’idéologie communiste repose sur une contestation de la réalité telle qu’elle est pour en construire une autre (utopique), quand le christianisme appelle à consentir aux réalités telles qu’elles sont, en vue de les améliorer et de les transformer.

Alors, pourquoi est-ce que je vous parle de cette règle fondamentale du consentement à la réalité des choses ? Parce que dans l’Evangile que nous venons d’entendre, il y a un homme, le Pharisien, qui n’est pas du tout en vérité avec lui-même ; il ne consent pas à son péché, à ses limites, à sa misère ; quand il y a un autre homme, le Publicain, qui lui assume ce qu’il est et qui est en vérité avec lui-même. Il y en a un qui est dans une fuite de son être et qui, d’ailleurs, ne rencontrera pas Dieu dans sa prière; et un autre qui est en vérité avec lui-même et qui va rencontrer Dieu dans la prière.

Ce matin, demandons-nous si dans notre vie, nous consentons à la réalité telle qu’elle est ; et si tel n’est pas le cas, présentons au Seigneur les domaines où nous n’arrivons pas à consentir à la réalité.

Être en vérité avec soi, consentir à la réalité, va nous conduire à une connaissance juste de soi. Et c’est une des conséquences de la prière que de nous permettre de toujours mieux nous connaître. Bien sûr, je ne parle pas ici de la connaissance qu’a le Pharisien de lui-même : elle est fausse. Comme il n’est pas en vérité avec lui-même, il ne rencontre pas Dieu. Sa prière n’est centrée que sur lui ; aucune ouverture vraie à Dieu et par conséquent aucune ouverture vraie aux autres. Regardez comment il considère les autres : voleurs, injustes, adultères…non seulement il les méprise, mais plus fondamentalement, il passe à côté de ce que les autres sont en vérité.

Mais attention, il y a deux manières de se connaître : il y a une manière chrétienne et une manière égocentrée.

La foi chrétienne permet de se connaître parce qu’elle nous met en relation avec Celui qui est la Vérité, ce qui a pour conséquence que la Vérité nous transforme. C’est Dieu qui fondamentalement nous révèle qui nous sommes. Plus nous avançons dans la vie spirituelle, plus nous nous découvrons et nous nous connaissons, et plus nous découvrons profondément les autres en vérité. Dans la foi chrétienne, nous nous connaissons grâce à un Autre qui est Dieu. Nous passons par Dieu pour mieux nous connaître jusqu’au jour où nous Le verrons face à face et nous serons celui ou celle que nous sommes en profondeur et en vérité.

Il existe d’autres manières de nous connaître, des manières très en vogue aujourd’hui : je pense à tout ce que l’on appelle « développement personnel ». La psychologie en fait partie, mais aussi la sophrologie, certaines techniques dites « zen ». Bien sûr, le fait de se mettre en vérité par rapport à soi-même nous conduira à nous découvrir plus profondément et à mieux nous connaître ; mais, ce que toutes ces techniques ont en commun, c’est qu’elles reposent sur un rapport égocentré, à la différence du christianisme qui inclut un rapport nécessaire à l’altérité. C’est une des conséquences de notre être crée à l’image de Dieu que nous avons au plus profond de nous une trace de la Trinité : c’est par les autres que nous devenons nous-mêmes.

Ces techniques « modernes » de développement personnel dont je parle permettent cependant à beaucoup de personnes de mieux se connaître ; et il n’est pas rare, ayant un peu avancé dans ces dernières, d’entrer de manière nouvelle dans le cœur du christianisme et de la foi chrétienne. Mais aucune technique n’aura la puissance de Vérité qu’est Dieu lui-même et n’aura la même force de transformation et de conversion.

En consentant à la réalité telle qu’elle est, en étant en vérité avec Dieu et avec nous-mêmes, en nous connaissant de manière plus juste et plus parfaite, nous pouvons entrer vraiment dans la vie spirituelle. Il s’agira alors de laisser de plus en plus Dieu faire en acceptant de mourir à nous-mêmes pour le laisser habiter et agir en nous. Là aussi, il faudra consentir à cette mort personnelle, qui en fait nous fera devenir nous-mêmes. Ste Thérèse d’Avila, que nous avons fêtée il y a quelques jours, décrit cette progression au moyen de ces images. La vie spirituelle consiste à arracher les mauvaises herbes de notre jardin (le péché, nos imperfections), et à laisser le Seigneur planter de belles fleurs. Il nous revient donc de désherber et d’arroser les nouvelles plantations de Dieu. Et Ste Thérèse d’Avila décrit 4 manières d’arroser ce nouveau jardin, qui correspondent à 4 étapes de la vie spirituelle. Dans la première, on va chercher avec beaucoup d’efforts de l’eau au puits et on verse cette eau sur les fleurs ; dans la deuxième, on s’aide d’une manivelle et de godets pour retirer de l’eau du puits et remplir le seau ; dans la troisième, on détourne de l’eau d’une rivière et par le moyen de petits canaux, on irrigue les fleurs. Dans la quatrième, on laisse le Seigneur arroser lui-même par la pluie les plantes. Plus on avance dans les étapes, moins on a de travail à faire, mais plus il faut accepter de laisser le Seigneur le faire à notre place ; et c’est là tout l’enjeu de la vie spirituelle : laisser Dieu faire. Demandons la grâce au Seigneur de ne pas Le gêner et de Le laisser agir Lui-même dans notre prière. Amen !

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Messes du 22 au 28 avril 2024

Semaine 16

Lundi 22 avril – de la férie

  • Retraite confirmation à Montligeon de 9:30 à 17:00

Mardi 23 avril – S. Georges, martyr ; S. Adalbert, évêque et martyr

  • Retraite confirmation à Montligeon de 9:30 à 17:00
  • Centre Bethléem de 08:00 à 17:00 – Patronage
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Mercredi 24 avril – S. Fidèle de Sigmaringen, prêtre et martyr

  • Messe à l’église de Pullay à 18:00

Jeudi 25 avril – S. Marc, évangéliste

  • Messe à l’église des Juignettes à 18:00

Vendredi 26 avril – de la férie

  • Eglise de la Madeleine à 17:30 – Adoration
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Samedi 27 avril – de la férie

  • Eglise de La Madeleine à 9:15 – Laudes
  • Messe à l’église de La Madeleine à 9:30
  • Eglise de Bourth à 11:00 – Baptême
  • Messe à l’église de Ambenay à 18:00

Dimanche 28 avril – 5ème Dimanche de Pâques

  • Messe à l’église de St Germain de Rugles à 9:15
  • Messe à l’église de La Madeleine à 11:00 – Baptême
  • Centre Bethléem de 12:30 à 16:30 – Foi et lumière
  • Randonnée pastorale de Ambenay, Rugles et Bois-Arnault de 14:00 à 17:00

Messes du 29 avril au 5 mai 2024

Semaine 17

Lundi 29 avril – Ste Catherine de Sienne, vierge et docteur de l’Eglise

  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Mardi 30 avril – S. Pie V, pape; St Adjutor, moine

  • Centre Bethléem de 08:00 à 17:00 – Patronage
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Mercredi 1 mai – S. Joseph, travailleur

  • Messe à l’église de Chaise Dieu du Theil à 18:00

Jeudi 2 mai – S. Athanase, évêque et docteur de l’Eglise

  • Messe à l’église de Chéronvilliers à 18:00

Vendredi 3 mai – S. Philippe et S. Jacques, Apôtres

  • Messe à l’Ehpad de Rugles à 15:00
  • Eglise de la Madeleine à 16:30 – Chapelet de la Confrérie
  • Eglise de la Madeleine à 17:30 – Adoration
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Samedi 4 mai – de la férie

  • Eglise de La Madeleine à 9:15 – Laudes
  • Messe à l’église de La Madeleine à 9:30
  • Centre Bethléem de 10:00 à 11:00 – Rencontre catéchumène
  • Eglise de Mandres à 11:00 – Baptêmes
  • Eglise de St Germain de Rugles à 11:30 – Baptême
  • Eglise de la Madeleine à 16:30 – Mariage Rodolphe Giquel & Ludivine Blin
  • Messe à l’église de Bois-Arnault à 18:00

Dimanche 5 mai – 6ème Dimanche de Pâques

  • Messe à l’église de Bourth à 9:15
  • Messe à l’église de La Madeleine à 11:00
  • Randonnée pastorale de Cintray, Francheville à Bourth de 14:00 à 17:15