« Dieu, dans les jours où nous sommes, a parlé par son fils » (Hb).
Hier, avec St Joseph, dans le silence, nous avons écouté les Anges : Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur terre aux hommes qu’il aime. Voici la Bonne Nouvelle, la grande joie. Dieu nous aime. Il nous le dit, non plus par ses prophètes, de bien des manières (Hb), mais par son Fils unique, le Verbe fait chair, conçu de l’Esprit Saint, né de la Vierge Marie, à Bethléem : « Heureux celui qui a Bethléem dans son coeur, coeur dans lequel le Christ naît chaque jour ».

1 – Dieu nous parle
Cette parole n’est pas un livre, mais une personne « le Verbe s’est fait chair » (Jn 1, 14). La révélation du prologue de Jean nous place devant un mystère très grand. Dieu veut dialoguer avec les hommes. Dieu n’est plus lointain ou étranger. Il se fait l’un de nous en Jésus.
A Noël, nous ne célébrons pas un évènement passé à Bethléem ; nous ouvrons notre coeur notre vie,
nos familles, notre monde, à Dieu qui est là, livré pour nous.
Beaucoup parle du silence de Dieu, de son absence dans telle catastrophe (la pandémie du Covid pourrait en être une). Dieu nous a tout dit en son Fils, le Verbe fait chair. Il n’a plus d’autre parole à nous adresser. Jésus, le soir du Jeudi Saint, dira cette révélation bouleversante : Je ne vous appelle plus serviteurs, je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai appris de mon Père, je vous
l’ai fait connaître (Jn 15, 13).
Nous sommes au coeur de la foi chrétienne, de l’unicité de la foi catholique : Dieu se révèle, Dieu se fait connaître et instaure un dialogue avec les hommes « A tous ceux qui l’ont reçu, Il leur donne d’être enfants de Dieu ( Jn 1, 12-14). C’est un don et une tâche incomparable de l’Église de communiquer la joie qui vient de la rencontre avec la personne du Christ, Parole de Dieu présente
au milieu de nous (Benoît XVI, Verbum Domini 2).
2 – Le Verbe, le Fils, est l’héritier
En Dieu est la vie, la lumière, le don ! Tout est don. Le Verbe était auprès de Dieu, le Verbe était Dieu. L’enfant Jésus est la 2ème personne de la Trinité, le Sauveur des hommes. Il est la vie qui est la lumière des hommes. Il donne la vie en abondance (Jn 10, 10). Il donne sa vie en partage : A tous ceux qui l’ont reçu il a donné de pouvoir de devenir enfants de Dieu (Jn 1, 12)
En Jésus l’Héritier, nous devenons participants de Dieu : « Ils sont nés de Dieu ». Quel mystère d’amour ! « Notre Dieu s’est fait homme pour que l’homme soit Dieu » (chant de communion). C’est la grande tradition des Pères de l’Église pour qui l’Incarnation du Fils de Dieu est un échange. Le Verbe s’est fait chair, permettant à notre humanité d’être touchée/guérie par la vie, la lumière, l’amour du Sauveur. En Jésus, Verbe fait chair, nous avons tout, car « ce qui est dans le Christ est inépuisable » prie Saint Jean de la Croix.
3 – Jésus est le révélateur du Père (Jésus révèle le Père)
Au commencement ! Jésus part d’en haut, de Dieu, pour comprendre le monde, notre vocation ! « Au commencement… » cela nous renvoie au Livre de la Genèse, lorsque Dieu créa le ciel et la terre, par sa Parole et le souffle vivant de l’Esprit Saint (Gn 1, 1)
Au commencement il y a Dieu ; de toute éternité Dieu est là, sans début ni fin ! Voilà la foi. Saint Jean est témoin de Jésus. Il l’a écouté, suivi jusqu’au pied de la Croix. Et le drame de la Passion est déjà présent à Noël « Il est venu chez les siens, et ils ne l’ont pas reçu » (Jn 1). « De la crèche au crucifiement » aimons-nous chanter. Noël est le début, le commencement dans le temps, dans l’histoire des hommes, d’une vie nouvelle. Jésus révèle le vrai visage du Père, sa beauté, sa bonté qui nous aime jusqu’au bout. « Dieu, personne ne l’a jamais vu, le Fils unique qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître » (Jn 1, 18). Avec foi, adoration et confiance,
écoutons le Verbe et puisons à sa vie divine dans la sainte Eucharistie.