Jeudi 8 septembre 2016, le Secours catholique fête ses soixante-dix ans. Mais qui se souvient du fondateur d’un des organismes caritatifs les plus importants de l’Eglise de France ? Qui fait encore référence à Jean Rodhain, ce contemporain de l’Abbé Pierre, du père Joseph Wresinski, de Mère Teresa ? Né le 29 janvier 1900, Jean Rodhain a été un des prophètes du XXe siècle pour les plus pauvres. Aumônier de la jeunesse ouvrière puis des prisonniers de guerre, ce fondateur infatigable du Secours catholique laisse un héritage spirituel encore trop méconnu.
Fier de ses origines, Jean Rodhain a fait de la discrétion une de ses qualités propres : « Vosgien, granitique, il est resté fidèle à ses racines plus fortes que toutes les tentations de la mondanité des villes », dira de lui l’écrivain Jean Sulivan. Quel parcours de géant pour l’enfant fragile qui, très tôt, perçoit sa vocation de prêtre ! Il est vrai que ses parents se sont mariés sur le tard, l’un et l’autre n’ayant pu réaliser leur désir d’une la vie monastique. Durant la Grande Guerre, l’adolescent aide son père épicier à confectionner les colis, tandis que la mère souffrante doit s’exiler en suisse. Après-guerre, c’est enfin l’entrée au séminaire pour le jeune Rodhain, fervent mais aussi espiègle. A peine ordonné pour le diocèse de Saint-Dié, il est nommé vicaire à Epinal et se dépense sans compter pour les jeunes ouvriers. Ce qui lui vaudra, après quelques ennuis dans son diocèse pour son énergie apostolique débordante, d’être nommé aumônier de la Jeunesse ouvrière chrétienne féminine (JOCF) à Paris.