+
Solennité de St Joseph
Samedi 19 Mars 2016
Chers frères et sœurs,
La Solennité de St Joseph brille dans notre Carême comme un rayon de soleil qui vient nous redire que Dieu, malgré le mystère de son invisibilité et de son apparente absence, conduit les évènements de notre temps. St Joseph nous invite à une attitude de confiance : le projet de Dieu se réalisera au milieu des aléas de notre humanité.
Je voudrais ce matin vous proposer de regarder St Joseph comme pèlerin ; pèlerin en marche vers Dieu, mais aussi pèlerin intérieur qui laisse toujours plus Dieu vivre en Lui. St Joseph pèlerin, alors que pendant ce temps de Carême, nous revivons l’exode du peuple Hébreu, lui aussi en marche vers la Libération, vers la Terre Promise, qui n’est autre que la rencontre décisive avec Dieu.
Dans l’Evangile, l’Ange s’adresse comme ceci à Joseph : « Joseph, Fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie ton épouse. » « Joseph, Fils de David ». Joseph s’inscrit en effet dans la lignée de David, la tribu royale, elle-même issue de la descendance d’Abraham, le premier des pèlerins. C’est Abraham qui entendit en premier cet appel : « Va quitte ta parenté et va vers le pays que je te montrerai. » A sa suite, Joseph vivra la même chose. Lui aussi devra prendre son Epouse et l’Enfant et fuir en Egypte pour sauver la vie du Fils de Dieu qui lui est confié. Ce pèlerinage que Joseph vivra à sa manière tout au long de sa vie, il le vivra aussi au profond de lui-même.
En lui-même, Joseph devra aussi vivre cet exode que tout chrétien est appelé à vivre : passer du « moi » à Dieu ; passer de ma volonté à celle de Dieu. Avant que Jésus ne l’enseigne, il vivra cette parole : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au Ciel » avec toutes les morts que cela implique.
St Matthieu nous redit bien le projet de vie qui est celui de Joseph : épouser Marie. La découverte de la grossesse de Marie le conduit à prendre la décision de la répudier, mais secrètement, afin de ne pas l’humilier. Mais, il faut l’intervention du Seigneur pour corriger cette décision. Et Joseph va croire, il va obéir. Il accepte de renoncer à son « moi », à son projet, à sa décision, à sa volonté et il choisit de faire celle de Dieu. Il ne prend pas possession de sa vie ; mais il la donne. Au lieu d’accomplir sa volonté, il abandonne la sienne entre celle de Dieu. Il nous apprend que, en se perdant lui-même, en fait l’homme se trouve lui-même. Et l’homme s’accomplit par la volonté supérieure de Dieu.
« Mourir à soi » pour trouver la Vie : voilà l’itinéraire de tout chrétien, de tout baptisé ; voilà le chemin de tout Carême.
Demandons ce matin à St Joseph qu’il nous aide à nous ouvrir toujours plus en profondeur à la volonté de Dieu ; qu’il nous aide à lui faire confiance et à lui obéir. Demandons lui aussi, lui qui est le « gardien et le protecteur de l’Eglise » qu’il aide l’Eglise, en ces heures où elle se cherche dans son enseignement sur les questions familiales, dans ses réflexions sur l’avenir du ministère et des paroisses, surtout dans notre diocèse, qu’il l’aide à chercher à obéir avant tout à la volonté de Dieu. Amen !