Pour le Poverello, la quête du dénuement vise à se dessaisir de soi pour mieux recevoir du Père. Extrait de notre numéro spécial qui explore la vie, le message et l’héritage du saint qui a inspiré le nouveau pape.
Recevez tout, ne possédez rien : c’est ainsi que l’on pourrait résumer la règle de saint François. Et surtout n’ayez pas la tentation de posséder ce que vous avez reçu. Sans cesse, reprenez ce travail de dépouillement. Né riche, François a appris la pauvreté des pauvres eux-mêmes. Des enfants, qui ne peuvent vivre sans leurs parents ; des lépreux, ces parias absolus qui, ne pouvant travailler, ne se nourrissent que de ce qu’on leur laisse. La leçon est simple : il n’est pas bon d’être pauvre ou malade – la maladie provoque la souffrance, et François lui-même n’a pas caché à la fin de sa vie qu’il souffrait beaucoup –, mais lorsqu’on est pauvre ou malade, on devient dépendant de l’amour d’autrui. La pauvreté a donc une valeur pédagogique : elle aide à réaliser que l’homme n’est pas autosuffisant, tentation de l’orgueil et de l’égoïsme, mais qu’au contraire il est fait pour aimer et pour être aimé.