Homélie 23ème dimanche Temps de l’Eglise (8-9 septembre 2018)
Effata ! Cette parole de Jésus renvoie à un des rites du baptême. Être baptisé, c’est renoncer au péché et c’est étendre le règne du Christ dans notre vie et dans le monde qui nous entoure. C’est choisir d’être saints.
Dans son exhortation sur la sainteté, Gaudete et exsultate, fidèle à la tradition de l’Eglise, le pape François enseigne ce lien entre le baptême et la sainteté : Laisse la grâce de ton baptême porter du fruit dans un cheminement de sainteté. Permets que tout soit ouvert à Dieu et pour cela choisis-le, choisis Dieu sans relâche. Ne te décourage pas, parce que tu as la force de l’Esprit Saint pour que ce soit possible ; et la sainteté, au fond, c’est le fruit de l’Esprit Saint dans ta vie (15).
Hier, avec les catéchistes, dans la prière de Notre Dame, nous avons commencé à travailler ce texte si dynamisant pour notre vie spirituelle.
Aujourd’hui, nous fêtons 2 saints : bienheureux Père Jacques Désiré Laval, curé de Pinterville et apôtre de l’Ile Maurice. Il est un des saints patrons de notre diocèse. Et bienheureux Frédéric Ozanam, fondateur de la conférence saint Vincent de Paul. Ces 2 hommes ont vécu au 19ème siècle : Bx Père Laval meurt en 1864 et Frédéric en 1853, à 41 ans, laissant son épouse et sa fille.
Parler des saints, nous enseigne le pape François, ce n‘est pas reproduire leur vie, mais accueillir la Parole que le Seigneur veut nous dire à travers ce saint, cette sainte. Il ne faut pas s’arrêter aux détails… Ce qu’il faut considérer, c’est l’ensemble de sa vie, tout son cheminement de sanctification, cette figure qui reflète quelque chose de Jésus-Christ et qui se révèle quand on parvient à percevoir le sens de la totalité de sa personne (GE 22)
1) Les saints nous encouragent et nous accompagnent
Dans la liturgie, nous sommes entourés des saints : dans le je confesse à Dieu, nous leur demandons de prier pour nous, pécheurs. Au terme de la préface, c’est avec les anges et tous les saints que nous chantons le Dieu trois fois saint, qui est la source de toute sainteté (Prière Eucharistique 2). Et nous célébrons la sainte Eucharistie, le mystère de la foi, de la mort et de la résurrection de Jésus, en union avec les saints qui ont vécu dans l’amitié du Père (PE 2). Nous attendons d’être admis en leur compagnie (PE 1), nous marchons dans l’intercession des saints (PE 3). Nous partagerons leur héritage (PE IV), celui que Dieu réserve à ceux qui l’auront aimé (Jc 2).
2) La sainteté est un don et une mission
L’amitié que Dieu nous offre nous dépasse infiniment, nous ne pouvons pas l’acheter par nos œuvres et elle ne peut être qu’un don de son initiative d’amour. … Les saints évitent de mettre leur confiance dans leurs propres actions (54) Notre existence terrestre et nos capacités naturelles sont un don (55) Il faut d’abord appartenir à Dieu. Il s’agit de nous offrir à celui qui nous devance, de lui remettre nos capacités, notre engagement, notre lutte contre le mal et notre créativité, pour que son don gratuit grandisse et se développe en nous. (56)
3) Les saints nous dérangent et nous stimulent
En avril 2016, dans une des audiences, François disait : pas de saints sans passé, pas de pécheurs sans avenir ! L’Église a besoin de missionnaires passionnés, dévorés par l’enthousiasme de transmettre la vraie vie. Les saints surprennent, dérangent, parce que leurs vies nous invitent à sortir de la médiocrité tranquille et anesthésiante (138).
Demandons au Seigneur la grâce de ne pas vaciller quand l’Esprit nous demande de faire un pas en avant ; demandons le courage apostolique d’annoncer l’Évangile aux autres et de renoncer à faire de notre vie chrétienne un musée de souvenirs. (GE 139)
Que l’Esprit saint nous embrase pour devenir des vives flammes d’amour, des Apôtres audacieux et des saints rayonnants. Que les bienheureux Père Laval et Frédéric Ozanam prient pour nous !
Début de messe
Saint Jean-Paul II a béatifié le Père Jacques-Désiré Laval le 29 avril 1979. Ce fut sa première béatification. Il plaça son pontificat sous la protection de cet humble missionnaire. Le pape invita les chrétiens du monde entier à le prendre pour modèle. Aujourd’hui se tient le pèlerinage annuel à Pinterville. Permettez à l’ancien curé de Louviers et de la paroisse Père Laval non de la nostalgie mais d’implorer pour vous et pour mon ministère l’intercession de ce bienheureux Apôtre.
Fin de la messe (du pape François, Gaudete et exsultate)
176. Je voudrais que la Vierge Marie couronne ces réflexions, car elle a vécu comme personne les béatitudes de Jésus. Elle est celle qui tressaillait de joie en la présence de Dieu, celle qui gardait tout dans son cœur et qui s’est laissée traverser par le glaive. Elle est la sainte parmi les saints, la plus bénie, celle qui nous montre le chemin de la sainteté et qui nous accompagne. Elle n’accepte pas que nous restions à terre et parfois elle nous porte dans ses bras sans nous juger. Parler avec elle nous console, nous libère et nous sanctifie. La Mère n’a pas besoin de beaucoup de paroles, elle n’a pas besoin que nous fassions trop d’efforts pour lui expliquer ce qui nous arrive. Il suffit de chuchoter encore et encore : “Je vous salue Marie…’’.
177. J’espère que ces pages seront utiles pour que toute l’Église se consacre à promouvoir le désir de la sainteté. Demandons à l’Esprit Saint d’infuser en nous un intense désir d’être saint pour la plus grande gloire de Dieu et aidons-nous les uns les autres dans cet effort. Ainsi, nous partagerons un bonheur que le monde ne pourra nous enlever.