21 Janvier – Sainte Agnès, †304
Sainte Agnès, vierge et martyre v. †305
[La fête de sainte Agnès nous rappelle l’un des plus touchants et des plus glorieux triomphes de Jésus sur le monde. Tous les écrivains sacrés ses premiers siècles de l’Eglise ont chanté le martyre de la jeune vierge romaine.]
Agnès naquit Ă Rome, sur la fin du III siècle, d’une famille noble et chrĂ©tienne.
[la naissance de la sainte a pu varier entre 240 et 290, le martyre entre 254 et 305Â ; les auteurs, ici, ne sont pas d’accord.]
Vers l’âge de douze ans, l’Ă©clat de sa naissance, relevĂ© par une rare beautĂ©, la fit rechercher en mariage par le fils du prĂ©fet de Rome, nommĂ© Procope. Agnès lui fit cette fière rĂ©ponse : Un autre avant vous m’a prĂ©venue et entourĂ©e de son amour ; il m’a offert des prĂ©sents plus beaux que les vĂ´tres.
Ainsi Ă©conduit le jeune homme en conclut qu’Agnès Ă©tait Ă©prise d’amour pour quelque autre, et en devint sĂ©rieusement malade. EnquĂŞte faite, le prĂ©fet de Rome apprit que la jeune fille Ă©tait chrĂ©tienne ; il pensa trouver dans cette circonstance un moyen infaillible de lui arraÂcher son consentement. Il la fit donc comparaĂ®tre devant son tribunal, et lui posa cette alternative : ou de se sacrifier Ă VĂ©sta, ou d’ĂŞtre exposĂ©e dans un lieu infâme pour y subir toutes sortes d’indignitĂ©s. Agnès refusa et d’Ă©pouser Procope et de sacrifier Ă Vesta. Pour le reste, elle ajouta : j’ai un ange avec moi, par lequel je suis gardĂ©e, et qui prendra ma dĂ©Âfense.Â
Le prĂ©fet ordonna alors d’exĂ©cuter la sentence : les bourÂreaux dĂ©pouillèrent la jeune fille de tous ses habits pour la conduire dans un lieu de dĂ©bauche. Mais, Dieu permit qu’Ă l’instant sa longue chevelure enveloppât entièrement son corps, son ange se tenait Ă ses cĂ´tĂ©s.
Un jeune homme qui veut l’approcher est foudroyé dans l’instant. Compatissante et pardonnant, Agnès le relève et le rassure… J’aime le Christ, je l’aime plus que ma vie, et je suis prête à mourir pour lui. A lui seul je garde ma foi, à lui je me livre sans réserve, il a posé sa marque sur mon front.
Alors, le juge ordonna d’en finir au plus vite, et de l’achever avec le glaive. Le bourreau lui enfonça son Ă©pĂ©e dans le cou. « Avant de receÂvoir le coup, elle s’enferma dans ses vĂŞtements », dit saint Ambroise, « elle est morte, et la pudeur veille encore ; elle est tombĂ©e Ă genoux et sa main voile son visage. »
Le martyre eut lieu le 21 janvier v. 305.
« Tous pleuraient, elle seule Ă©tait sans larmes. On s’Ă©tonnait qu’elle fĂ»t si facilement prodigue de sa vie, qu’elle la donnât sitĂ´t, non encore goĂ»tĂ©e, comme si elle en Ă©tait rassasiĂ©e dĂ©jĂ . Chacun s’Ă©merveillait de la voir se prĂ©senter dĂ©jĂ en tĂ©moin de la divinitĂ©, Ă un âge oĂą l’on ne peut encore disposer de soi. Elle fit tant qu’on accepta, quand il s’agissait de Dieu, son tĂ©moignage qu’on n’aurait pu recevoir s’il se fĂ»t agi d’un homme : ce qui dĂ©passe la nature ne dĂ©note-t-il pas l’auteur de la nature.
Quel appareil de terreur employa le juge pour l’intimider, que de douces paroles pour la persuader ! Combien lui exprimèrent le vĹ“u de l’obtenir pour Ă©pouse ! Mais c’est faire injure Ă mon fiancĂ©, dit-elle, que s’attendre Ă me plaire. Celui-lĂ m’aura pour sienne qui le premier ma choisie. Pourquoi, bourreau, tant de retards ? PĂ©risse un corps qui peut ĂŞtre aimĂ© par des yeux auxquels je me refuse ! Elle se tient droite, elle prie, elle inflĂ©chit le cou. Le juge frĂ©mit comme s’il Ă©tait le condamnĂ©. Le bourreau sentit sa main trembler, son visage pâlir : il redoutait pour Agnès ce qu’Agnès ne redoutait pas pour elle-mĂŞme.
Vous avez donc en une seule victime un double martyre : celui de la pudeur et celui de la religion. Agnès est restée vierge et elle a obtenu le martyre. » De Virginibus de saint Ambroise
Les reliques de son chaste corps furent dĂ©posĂ©es dans un hĂ©ritage de l’un de ses parents, aujourd’hui Sainte-Agnès. Sur la tombe on insÂcrivit les deux mots : « Agne sanctissima.» Constance, fille de l’empeÂreur Constantin, ayant Ă©tĂ© guĂ©rie par l’intercession de la jeune martyre, fit Ă©lever sur cette tombe une magnifique Ă©glise.
[La fĂŞte de sainte Agnès Ă Rome est marquĂ©e par une touchante cĂ©rĂ©monie : deux agneaux vivants sont placĂ©s sur l’autel de la basilique. Après qu’ils ont Ă©tĂ© bĂ©nits par l’AbbĂ© des religieux qui desservent l’Ă©glise, ils sont conduits dans un monastère de religieuses qui les Ă©lèvent avec soin. Leur laine sert Ă tisser les « Palliums » que le pape envoie comme marque de leur juridiction Ă tous les patriarches et mĂ©tropoliÂtains du monde catholique.]
Selon la tradition en la fĂŞte de sainte Agnès le Pape bĂ©nira ce matin les agneaux dont la laine servira Ă tisser les palliums, que les nouveaux ArchevĂŞques mĂ©tropolitains recevront le 29 juin prochain, en la solennitĂ© des apĂ´tres Pierre et Paul. Le pallium est un ornement portĂ© par dessus la chasuble, qui symbolise l’union privilĂ©giĂ©e d’un pasteur, Ă la tĂŞte d’une rĂ©gion ecclĂ©siastique, avec le Souverain Pontife. Les agneaux, symbole de sainte Agnès, sont Ă©levĂ©s par les trappistes de l’abbaye des Trois Fontaines, et les palliums tissĂ©s par les religieuses de Ste CĂ©cile au TranstĂ©vère.
Iconographie
Après sa mort, Agnès apparaîtra à ses parents avec un agneau à ses pieds et le plus souvent elle est représentée avec un agneau, ou une colombe portant une bague dans le bec.
Elle est l’une des plus illustres martyres de l’histoire de l’Eglise.
Agnès est la patronne des fiancés et des jeunes filles.
Outre la basilique de Sainte-Agnès-hors-les-Murs, Rome possĂ©dait plusieurs Ă©glises construites en l’honneur de sainte Agnès dont deux ont disparu : celle du Transtevere et S. Agnese ad duo furna ; en revanche, il existe encore, place Navonne, S. Agnese in Agone, Ă l’endroit mĂŞme oĂą s’Ă©levaient les arcades du stade de Domitien, lĂ oĂą la tradition latine place l’exposition et le supplice de sainte Agnès.
A Paris, au dĂ©but du XIIIè siècle, sainte Agnès possĂ©dait une chapelle, près des Halles, qui fut plus tard Ă©rigĂ©e en Ă©glise paroissiale sous le vocable de Saint-Eustache oĂą Augustin de Saint-Aubin a dessinĂ© la châsse de sainte Agnès, telle qu’il la voyait, vers 1779, dans le recueil de Stockholm ; Lepautre sculpta une sainte Agnès sur le banc d’œuvre.
Ô Christ, ta beauté fait pâlir l’éclat des astres. Ste Agnès
Prière à sainte Agnès
Ă” parfait modèle de vertu, glorieuse sainte Agnès, par cette foi vive dont vous Ă©tiez animĂ©e dès l’âge le plus tendre et qui vous a rendue si agrĂ©able Ă Dieu qu’il vous a jugĂ©e digne de la couronne du martyre, obtenez-nous la grâce de conserver intacte dans nos cĹ“urs la foi catholique et de nous montrer franchement chrĂ©tiens non seulement en paroles, mais aussi en oeuvres, afin qu’après avoir confessĂ© JĂ©sus-Christ devant les hommes, nous mĂ©ritions de recevoir de lui un tĂ©moignage favorable devant son Père Ă©ternel.
Un Pater, un Ave Maria et un Gloria.
Ă” martyre invincible, cĂ©lèbre sainte Agnès, par cette espĂ©rance que vous gardiez dans le secours divin lorsque, condamnĂ©e par l’impie gouverneur romain Ă voir le lis de votre puretĂ© souillĂ© et foulĂ© aux pieds, vous avez mis, sans crainte et sans frayeur, toute votre confiance en Dieu qui envoie ses anges au secours de ceux qui espèrent en lui : obtenez-nous de Dieu, par votre intercession, la grâce de conserver avec un soin jaloux cette divine vertu dans notre cĹ“ur, afin qu’Ă tant de pĂ©chĂ©s commis nous n’ajoutions pas le pĂ©chĂ© abominable de la dĂ©fiance en la misĂ©ricorde divine.
Un Pater, un Ave Maria et un Gloria.
Ô vierge courageuse, très pure sainte Agnès, la charité qui embrasait votre cœur était ai ardente que la feu des bûchers et des plaisirs impurs, par lesquels les ennemis de Jésus-Christ voulaient vous perdre, ne put vous nuire an aucune façon. Par cet amour ardent, obtenez-nous de Dieu que toute flamme impure s’éteigne en notre cœur, et que seul y brûle le feu que Jésus-Christ est venu allumer sur la terre, afin qu’après avoir mené une vie sans tache dans la pratique de cette belle vertu, nous puissions participer à la gloire que vous avez méritée par la pureté de votre cœur et par le martyre.
Un Pater, un Ave Maria et un Gloria.
Ephéméride du 21 janvier :
En 1793, Louis XVI est exécuté sur l’actuelle place de la Concorde. Il est accompagné de son confesseur. Le roi n’a que 38 ans. Dans son testament, rédigé le jour de Noël 1792, il écrit : «Je pardonne de tout mon cœur à ceux qui se sont fait mes ennemis sans que je leur en aie donné aucun sujet ; et je prie Dieu de leur pardonner…
Je pardonne encore très volontiers à ceux qui me gardent, les mauvais traitements et les gènes dont ils ont cru devoir user envers moi… Je finis en déclarant devant Dieu, et prêt à paraître devant lui, que je ne me reproche aucun des crimes qui sont avancés contre moi. »