Je ne suis qu’un embryon humain. Qui s’Ă©meut au fait qu’on lĂ©gifère sur mon sort en pleine trĂŞve estivale? On a tellement dit qu’il fallait rattraper un retard, et ne pas entraver la recherche scientifique ! Je ne suis qu’un embryon humain. Il ne faut pas que je gâche votre Ă©tĂ©. Depuis 2004, une interdiction avec dĂ©rogations me protĂ©geait relativement. DĂ©sormais, une “autorisation encadrĂ©e” entre en vigueur. Tout ça sans Ă©tats gĂ©nĂ©raux de la bioĂ©thique? Quel sera mon sort? Je ne suis qu’un embryon humain. Quelle est ma place dans une visĂ©e promĂ©thĂ©enne du progrès et des thĂ©rapies? Quel est mon poids dans les consciences? Ne serais-je qu’un amas cellulaire? Me revient en mĂ©moire l’Ă©motion du Nobel de mĂ©decine Yamanaka. M’observant un jour dans une clinique, il s’est Ă©criĂ©: “Il y a si peu de diffĂ©rences entre lui et mes filles !…” Ce Nobel n’est pas restĂ© les bras croisĂ©s contre la souffrance humaine. Mais il a refusĂ© de disposer comme ça de moi. Il est devenu père des cellules souches pluripotentes. Il est vrai que je ressemble tellement Ă ses filles !…
Mgr Bernard Podvin
Porte-parole des évêques de France