Homélie 15 août 2022 – St Jean de Monts
« Le puissant fit pour moi des merveilles, saint est son nom »
Le oui de Marie trouve son accomplissement à l’Assomption. L’Assomption est l’aboutissement, la perfection du oui de cette humble jeune fille que Dieu a choisie pour mère. « Le Seigneur fit pour moi des merveilles ». L’Assomption donne d’espérer totalement en Dieu, car nous célébrons Marie, mais surtout Jésus, Christ vainqueur, toujours à l’oeuvre dans le monde. « Ayez confiance, j’ai vaincu le monde » (Jn 16) proclame Jésus lors de son dernier repas. Et le combat de l’Apocalypse est une victoire du Fils. Comme l’Eucharistie.
1 – Le Magnificat est la prière du début
L’empressement de Marie à visiter Elisabeth est le signe de l’Esprit Saint qui habite son coeur et qui façonne le corps de Jésus, sauveur des hommes. Marie chante la grâce qui lui est faite.
Le Magnificat résume en sa première partie l’action de Dieu pour Marie. Marle parle à la première personne. Elle reconnaît que tout vient de Dieu, que tout son être est pris par l’Esprit Saint. On n’est pas saint seulement du bout des doigts, mais par toute notre vie, tout notre esprit, notre intelligence, notre coeur. La sainteté de Dieu est célébrée en cette fête de l’Assomption. A la racine de toute vocation, le projet de Dieu sur notre monde, sur chacun, il y a la sainteté, la plénitude de la charité. « Sa miséricorde s’étend d’âge en âge… ».
Avec le Nouveau Testament, l’Esprit Saint trouve le coeur disponible de Marie à Nazareth.
Marie répond « oui » ! l’Esprit Saint suscite cette prière du Magnificat. L’Esprit Saint ouvre nos lèvres pour publier la louange, la gloire de Dieu et reconnaître son oeuvre en nous.
2 – Le Magnificat est la prière de la fin … de journée, dans les Vêpres
Le oui de Marie oriente la marche de l’Église « que tout se fasse pour moi selon ta parole ».
A la prière des Vêpres qui clôture, dans la vie monastique, la journée de travail, il est juste, bon, de louer le Seigneur pour tout ce qu’il a fait en nous ! Nous entrons dans ce grand projet de Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés, puissent vivre pleinement de l’Esprit Saint, ce feu d’amour que Jésus a répandu, allumé à la Pentecôte (Cf. 14/08).
Au terme de la journée, comme après la communion eucharistique, il est bon de chanter le Magnificat, pour rendre au Seigneur tout honneur et toute gloire.
A la messe, après la communion, comme Marie qui fut le premier tabernacle de l’Église, nous portons Jésus qui nous transforme.
« Voici aujourd’hui devant nous le point de départ : la Mère de Dieu. Parce que Marie est comme Dieu nous veut, comme il veut son Église : Mère tendre, humble, pauvre de choses et riche d’amour, libre du péché, unie à Jésus. » (François, 1/01/2018, Marie, Mère de Dieu).
3 – Le Magnificat est la prière de tout le jour/tous les jours
Avec les animateurs de la colonie, nous avons en janvier vécu une récollection à l’abbaye de Mondaye (comme tous les ans). Cette année, le Magnificat a guidé notre méditation.
Le Magnificat est la prière de chaque jour, marqué par le combat, à la suite de Jésus, pour étendre son règne. Ce combat de Dieu est exprimé dans la seconde partie du Magnificat par 7 verbes : force, renverser, élever, combler, renvoyer, relever, se souvenir… Le combat fait partie de la vie du disciple missionnaire, de l’apôtre. Avec Marie, nous sommes revêtus de la cuirasse, de l’équipement de combat (Ep 6). Le combat, c’est ce que nous demandons dans le Notre Père : « Délivre nous du mal ! », « Ne nous laisse pas entrer en tentation ».
Jean-Paul II écrivait : « Dans le Magnificat, l’Église voit écrasé jusqu’à la racine le péché situé au début de l’histoire terrestre de l’homme et de la femme, le péché d’incrédulité et de peu de foi envers Dieu ». Contre le soupçon d’Eve, Marie proclame la toute-puissance de Dieu.
En cette fête de l’Assomption, avec Marie Mère de Dieu, patronne principale de notre pays, demandons la grâce de la foi qui nous fait voir Dieu et sa puissance. « Jésus lui-même fête nos victoires » (GE 159). L’Eucharistie, c’est le triomphe de Jésus, le sacrement de notre libération, de notre élévation, du ouvenir/mémorial de l’amour conquérant du Ressuscité.