Homélie 31ème dimanche Temps ordinaire 4 novembre 2018
Quel est le premier de tous les commandements ?
Cette question fait suite à d’autres questions que l’on pose à Jésus : Maitre, où demeures-tu (Jn 1) ? Maitre, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle (homme riche) ? qu’est-ce que la vérité (Pilate) ? Pourquoi parles-tu en paraboles (Jude) ? Comment cela va-t-il se faire (Marie à l’Annonciation) ? pourquoi tes disciples ne se lavent-ils pas les mains ? Comment renaitre quand on est vieux (Nicodème)
Et Jésus, avec patience, enseigne, répond. Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force.
1) Ecouter
Le premier commandement, c’est d’écouter Dieu qui parle, qui se révèle. Dans le livre de l’Exode (Ex 20, 1), Dieu donne la loi à Moïse : Dieu prononça toutes ces paroles. Pour le peuple juif, le Décalogue est toujours les dix Paroles. De fait, ce sont des indications des commandements. Quelle est la différence entre un commandement et une parole ? Le commandement est une communication qui ne requiert pas le dialogue. La parole, en revanche, est le moyen essentiel de la relation comme dialogue… Dieu se communique dans ces dix Paroles, et il attend notre réponse » (cf François, AG 20 06 2018).
Nous pouvons lire la Bible sous cet angle : Dieu parle et il attend notre réponse. Pensons à la Vierge Marie, à l’annonciation. L’ange Gabriel lui demande d’être la Mère de son Fils. Et Marie répond : Je suis la servante du Seigneur. Le Oui de Marie rend possible la venue de Dieu dans notre monde. Honorons la Mère de Dieu pour recevoir la Parole de Dieu et découvrir que si Dieu m’impose des commandements, c’est pour mon bonheur, car Il nous aime.
Le Décalogue commence par la générosité de Dieu. Dieu ne demande jamais sans donner d’abord. Jamais. D’abord, il sauve, d’abord il donne, après, il demande. Notre Père est ainsi !
2) Aimer le Seigneur totalement
Saint Benoit, dans sa règle, invite les moines qu’il va fonder à ne rien préférer à l’amour de Dieu. Notre scribe de l’Evangile a bien compris que l’amour que Dieu attend de nous ne peut être seulement extérieur : il s’agit d’aimer Dieu au-delà des sacrifices et des holocaustes, au-delà des rites. La vie chrétienne, notre vie de baptisés, c’est de découvrir l’amour infini du Père : « Comme le Père m’a aimé, je vous ai aimés » (Jn 15,9). Jésus n’offre pas de substituts, mais une vie véritable, un amour véritable, une richesse véritable. En livrant sa vie sur la Croix, il nous a tout donné !
La messe nous ouvre à cette gratitude. Elle est action de grâce, un merci au Père pour Jésus, le Sauveur. Et elle est aussi une action de la grâce, c’est-à-dire de l’amour de Dieu en nous. Laissons-nous aimer par Dieu, laissons-nous transformer par l’Esprit saint.
3) Et ton prochain comme toi-même !
Dans l’Ancien Testament, ce second commandement est le sommet de l’amour, car reconnaissons-le, nous nous aimons bien, nous prenons soin de nous, de notre personne, de notre confort…
Au cours de son dernier repas, au cours de l’Eucharistie comme ce matin, Jésus donne le commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ! Aimer avec l’amour de Jésus… cet Amour, c’est l’Esprit saint ! Jésus vient accomplir la loi. Il la perfectionne.
Le signe de croix nous rappelle ces 2 dimensions de l’amour, Amour qui vient du Père et amour pour nos frères. Jésus est le centre. Faisons-le toujours avec adoration et gratitude !
Avec sainte Thérèse de Lisieux, il s’agit de dire : O Jésus, que je ne cherche et ne trouve jamais que toi seul, toi Jésus sois tout !… Jésus je ne te demande que la paix, et aussi l’amour, l’amour infini sans limite autre que toi, l’amour qui ne soit plus moi mais toi mon Jésus (8/09/1890