Le pape François encourage les manifestations de piété populaire, dans la lignée de ses prédécesseurs.
D’immenses crucifix dressés le long de la colonnade du Bernin, et autant d’étendards portés par une foule chamarrée. Dimanche 5 mai, le Vatican célébrait la Journée de la piété populaire, rendez-vous de l’Année de la Foi initié par le pape François. Plus de 50000 membres de confréries, associations pieuses du monde entier, ont ainsi participé à la messe célébrée place Saint-Pierre.
“La piété populaire est un trésor de l’église…, une spiritualité, une mystique, un espace de rencontre avec Jésus-Christ”, a affirmé le pape François, s’appuyant sur le document final de la rencontre d’Aparecida des évêques latino-américains en 2007, dont il avait été l’auteur principal. Selon lui, les manifestations de piété populaire sont une réelle invitation à suivre le Christ.
“Vous aidez à transmettre la foi au monde, et spécialement aux personnes simples”, a-t-il ajouté, fin connaisseur des dévotions et processions qui fleurissent sur son continent natal.
Dans son exhortation apostolique sur l’évangélisation dans le monde moderne (Evangelli nuntiandi 1975), Paul VI estimait déjà que la piété populaire “comporte un sens aigu d’attributs profonds de Dieu, la paternité, la providence, la présence amoureuse et constante”. En 2011, Benoit XVI rappelait à son tour que l’exclure serait “une grande erreur”, même si cette piété “doit toujours [être] purifiée, recentrée” : “A travers elle, la foi est entrée dans le coeur des hommes, elle a fait partie de leurs sentiments, de leurs habitudes”.
C’est ce même souci que porte le pape François, identifiant dans ces manifestations pieuses un remède au sécularisme. Le 24 juillet prochain, lors des JMJ de Rio, il fera d’ailleurs étape au sanctuaire marial d’Aparecida. Il déposera la jeunesse du monde aux pieds de la statue de la Vierge au manteau bleu, brunie par les flammes des bougies.