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Au milieu des ruines, les chrétiens de Gaza rêvent d’une paix juste

À Gaza-ville, ce dimanche 12 octobre 2025.  (AFP or licensors)

Les États-Unis, l’Égypte, le Qatar et la Turquie signent une déclaration sur Gaza, pour garantir le cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Alors qu’une vingtaine de chefs d’État se trouvent au sommet de Charm el-Cheikh, pour réfléchir à l’avenir du territoire palestinien, les chrétiens de Gaza commencent à envisager l’avenir, tout en prenant la mesure de ce qu’ils ont perdu. C’est ce que nous confie le père Romanelli, le curé de la Sainte-Famille à Gaza.

Marie Duhamel – Cité du Vatican

Habitués aux promesses non tenues d’un cessez-le-feu durable, les chrétiens de Gaza sont restés, dans un premier temps, circonspects. Mais la venue du président américain, le sommet de Charm el-Cheikh en présence de nombreux dirigeants, dont le président de l’Autorité palestinienne et la libération des otages encore retenus par le Hamas en échange de près de 2000 prisonniers palestiniens, les poussent à y croire encore. Le père Gabriel Romanelli, curé de la paroisse catholique de la Sainte-Famille à Gaza, revient sur l’espoir de voir s’établir une paix juste pour tous, «d’un côté et de l’autre du mur».

Face à l’état de dévastation qui prévaut à Gaza, le travail qui les attend est immense. Portés par la prière, les chrétiens veulent prendre soin des hommes et reconstruire. 

Dans quel état d’esprit se trouvent vos paroissiens aujourd’hui?

Jusqu’à maintenant, il y avait beaucoup de peur. Ils redoutaient que cette étape soit la première et la dernière de ce processus de paix. Ce ne serait pas la première fois qu’un processus, à peine commencé, prenne fin. Mais en raison de ce qu’on est en train d’entendre et de voir: la visite du président des États-Unis en Israël, le Sommet en Égypte, en présence des présidents de l’Autorité palestinienne et de beaucoup d’autres nations, cela semble possible que cette guerre soit finie et que quelque chose de nouveau commence. On espère que ce sera bénéfique pour toute la population de la Palestine, particulièrement de Gaza, et que cela aidera à la paix entre la Palestine et Israël.

Certainement, il y a un souffle de sérénité et de joie, mais dans le même temps, il ne faut pas oublier que Gaza est complètement détruite. La ville que nous avons connue avant la guerre, n’existe plus. Et pour les personnes c’est vraiment très dur. Par exemple, parmi nos réfugiés, certains avaient encore leur maison, même si elle était abîmée, mais elles ont été abattues, démolies lors de ces deux dernières semaines de guerre. Des quartiers ont été totalement rasés au sol au dernier jour de la guerre. Aussi, la tristesse est immense parce qu’avec leur maison, la plupart de nos réfugiés et la plupart des habitants de Gaza, ont perdu leurs papiers, leurs souvenirs. Les écoles, les universités, les lieux pour aller à se reposer ou les hôpitaux, toutes ces choses absolument essentielles sont aujourd’hui absentes.

Est-ce que cela veut dire aussi que les habitants de Gaza-ville sortent d’une logique de survie, pour prendre la mesure de tout ce qui est perdu?

Oui c’est vrai. La première chose, c’est survivre et se dire «ok, c’est fini, on s’arrête. Il nous faut au moins un cessez-le-feu». Pour vous faire comprendre ce que l’on ressent, c’est comme ce que nous avons vu à la télévision après le tsunami. Nous sommes sur une plage et contemplons l’ensemble des destructions. On se dit «non, non, non, la vague ne reviendra pas». La peur existe et en même temps, on se remet au travail. Nous nous demandons ce qu’on peut faire pour le bien des gens, pour continuer à aider les pauvres. Grâce au patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa et à beaucoup associations, la petite église de la Sainte-Famille a aidé et continue d’aider des milliers de familles à Gaza.

Nous avons beaucoup fait, et nous voulons continuer ainsi, mais nous devons nous demander ce que Dieu veut que nous fassions. Des transformations sont absolument nécessaires. Nous avions, par exemple, trois écoles. Nous espérons pouvoir les rouvrir mais deux ont été bombardées. C’est plein de réfugiés là-bas. Notre école attenante à l’église est également occupée par des réfugiés de la communauté chrétienne. Avant la guerre dans nos écoles, nous avions 2250 élèves, la plupart musulmans, et 10% de chrétiens. Où peut-on mettre ces enfants aujourd’hui? Toutes les écoles ont été mises à la disposition des réfugiés.

Quant à la vie sociale, comment l’organiser? Il y a des gravas dans les rues. Tous les systèmes des eaux usées sont détruits, tout, l’eau potable, l’électricité. On manque vraiment de tout. Alors, il faut y aller tout doucement.

Et il faut continuer à prier comme on l’a toujours fait, avec l’adoration quotidienne, les homélies, les chapelets. Avoir chaque jour un temps de rencontre avec les enfants, les jeunes et même les adultes. Parce que la vie est spirituelle est le fondement de notre force pour continuer à servir. Servir l’énorme nombre de pauvres, mais aussi les personnes âgées ou handicapées alitées. Il faut continuer à les aider.

Sans parler, on imagine, des gens toujours plus nombreux à remonter vers le nord et vers Gaza-ville?

Oui, mais dans des circonstances plus graves. Beaucoup de personnes vivaient dans les tentes, mais maintenant ces milliers de gens qui reviennent ne trouvent rien. Parce que -je me répète– ces deux ou trois dernières semaines, la situation était très grave. Les bombardements ont par exemple abattu une école qui abritait 5 000 personnes. Où vont-elles aller? Il arrive qu’on ait dix, douze, quinze personnes qui dorment par terre dans une classe. C’est la réalité.

À Charm el-Cheikh, on envisage en ce moment l’avenir de l’État de Palestine. Vous êtes portés par votre foi. Est-ce que c’est le cas de tous? Comment peut-on canaliser la peur, la colère pour aller vers quelque chose de constructif?

Heureusement, je dois dire que les chrétiens d’Orient sont des exemples pour nous. Ils savent que la guerre est le fait des hommes, pas de Dieu. En Dieu, on trouve la force, la paix, la grâce, pour continuer à vivre notre vie spirituelle et à servir tout le monde. Et ce qui est vraiment touchant, c’est que même si on a perdu presque 6% de la communauté chrétienne pendant cette guerre, des gens tués ou morts pour d’autres raisons, jamais je n’ai entendu un chrétien ressentant un sentiment de revanche, de vengeance. «On n’est pas habitué et on ne connaît pas ce que veut dire la soif de sang», me disait un docteur de notre communauté il y a déjà plus d’un an. C’est vrai. D’ailleurs, de manière générale, on doit dire que les citoyens du Moyen-Orient croient en Dieu. Et même s’il y a des attitudes qui vont sans doute changer en raison de la guerre, la plupart de la population de Gaza et même d’Israël, et de la Cisjordanie où la situation est très grave, tous sont vraiment fatigués par la guerre. Ils désirent et veulent que cela s’arrête. C’est pour cette raison que l’on espère le commencement d’une nouvelle période de paix basée sur la justice. Car, si on ne respecte pas les droits des personnes, que ce soit d’un côté ou de l’autre du mur, ça va poser problème pour l’avenir.

Des dirigeants d'une vingtaine de pays sont réunis à Charm el-Cheikh pour discuter de l'avenir de l'État de Palestine, ce lundi 13 octobre 2025.

Des dirigeants d’une vingtaine de pays sont réunis à Charm el-Cheikh pour discuter de l’avenir de l’État de Palestine, ce lundi 13 octobre 2025.

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  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

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  • Eglise de la Madeleine à 17:30 – Adoration
  • Messe à l’église de la Madeleine à 18:30
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  • Messe à l’église de Pullay à 18:00
  • Messe à l’église de St Germain de Rugles à 9:15
  • Messe à l’église de La Madeleine à 11:00 – Enfants du catéchisme