Car l’Esprit scrute le fond de toutes choses, même les profondeurs de Dieu.
A Lourdes, la Vierge Marie – que Bernadette appelle encore la Dame – demande à Bernadette, à la 9ème apparition, le 25 février 1858 : « Allez boire à la fontaine et vous y laver » avant d’ajouter « vous mangerez de cette herbe qui est là ». Bernadette fait un trou dans l’herbe, à l’endroit où elle se trouvait. De ce trou va jaillir la source.
Cette image de la source qui jaillit au fond de la grotte est éclairante pour notre vie spirituelle, pour notre relation à Dieu et aux autres. La source, l’eau, la parole. Ces trois images parlent de Dieu. Il se révèle. L’Esprit scrute le fond de toutes choses, même les profondeurs de Dieu.

1) La source, image du Père
La deuxième prière eucharistique commence : « Toi qui es vraiment saint, toi qui es la source de toute sainteté, Seigneur nous te prions ».
La vie chrétienne est sous le regard du Père, source de toute bonté et de bienveillance. « La sagesse du Seigneur est grande, fort est son pouvoir, et il voit tout. Ses regards sont tournés vers ceux qui le craignent » (Ben Sira).
La Sagesse est un don de l’Esprit saint reçu à la confirmation. Elle nous donne de gouter Dieu dans la prière, de l’appeler Père, comme Jésus nous l’a enseigné.
La sagesse du Seigneur dans l’Ancien Testament se révèle progressivement. C’est son plan de salut, qu’Il révèle aux « adultes dans la foi » (1 Co 2), qu’Il « a préparé pour ceux dont Il est aimé ». La sagesse permet donc de donner aussi la saveur de Dieu dans ce monde qui l’oublie.
Demandons à sainte Bernadette qui se laisse conduire au fond de la grotte par Marie de nous aider à toujours chercher Dieu, qui est la source de la vie.
2) L’eau, image de l’Esprit saint
Jésus n’est pas venu abolir mais accomplir, remplir, perfectionner. Dans la prière à l’Esprit saint, le Veni Creator, nous demandons : « Viens en nous Esprit Créateur, visite l’âme de tes fidèles, Emplis de la grâce d’en haut, les coeurs que tu as créés ». Emplis de la grâce d’en haut.
Pas un peu, mais comme le vin à Cana : en abondance !
L’eau est un des symboles de l’Esprit saint dans la liturgie. Le catéchisme de l’Eglise catholique enseigne que « l’Esprit saint est l’eau vive qui jaillit du Christ crucifié » (CEC 694).
A la samaritaine qui puise de l’eau, Jésus promet l’eau vive, son Esprit saint (Jn 4).
Que par l’intercession de Marie, notre Dame de Lourdes, temple de l’Esprit saint, pleine de grâce, nous puissions nous aussi scruter les profondeurs de Dieu (1 Co 2).
3) La Parole, image du Fils
Jésus poursuit son discours sur la montagne. Il a commencé par les béatitudes, l’appel au bonheur, à la sainteté. Il nous veut avec Lui, dans le Royaume, dans son Royaume. Il le dira au bon larron, sur la Croix : « aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis » (Lc 23).
Cette parole contraste avec la vigueur des versets de l’Evangile. On vous a dit/moi je vous dis.
Jésus n’a pas seulement une parole à dire. Il est la Parole de Dieu, le Verbe fait chair.
Jésus est la lumière qui vient dans les ténèbres. Jésus illumine divers aspects de notre vie : la relation aux autres (meurtre), la relation à Dieu (serment) et la relation à soi-même (adultère ou la fidélité à la grâce de son baptême, qui servons-nous ? ».
Comme à Cana, Marie, notre Dame de Lourdes, indique Jésus et dit : faites tout ce qu’il vous dira (Jn 2). Et Puissions-nous dire avec la Vierge Marie : « qu’il me soit fait selon Ta parole ! »