Alors que le Secours catholique-Caritas France a annoncé un plan social historique le 17 octobre, la déléguée générale de l’association, Adélaïde Bertrand, détaille auprès d’Aleteia les motivations et les enjeux du projet.

La crise financière s’immisce au Secours catholique-Caritas France. Vendredi 17 octobre, l’association a annoncé la mise en place d’un plan social historique au cours de l’année 2026, prévoyant notamment la suppression de 130 postes, soit près de 14% des effectifs. Adélaïde Bertrand, déléguée générale de l’association caritative, a fait part à Aleteia des évolutions à venir concernant l’organisme.

Aleteia : Quelles raisons profondes ont conduit le Secours Catholique à élaborer et à mettre en place ce plan social d’une ampleur inédite ?
Adélaïde Bertrand : L’association souhaite sortir d’une zone de risque financier à moyen terme, tout en assurant la pérennité de sa mission en France et à l’étranger. Pour cela, nous devons mettre en place une organisation plus sobre, qui passe par un projet de transformation, dont la suppression de postes. Ces évolutions sont certes douloureuses, mais elles sont le fruit d’une réflexion collective, partagée en co-responsabilité avec tous les membres en charge de l’association. Nous menons ce projet avec confiance, dans une fidélité renouvelée de mission chrétienne.

Ce plan de transformation n’arrête pas nos missions.

Des conséquences internes et/ou sur le terrain vont-elles s’observer à l’issue de ce projet de transformation ?Les activités du siège seront recentrées autour de deux missions prioritaires : l’amélioration du soutien auprès de nos partenaires de terrain ainsi que le maintien de notre rôle de rayonnement national, afin de peser davantage dans la lutte contre la pauvreté et ses causes. Par ailleurs, le Secours catholique confèrera davantage de latitude d’actions aux 72 délégations de France métropolitaine et d’outre-mer, afin que chaque branche locale adapte ses missions selon le visage que prend la pauvreté sur son territoire. Pour s’adapter aux différents enjeux, le projet de transformation prévoit ainsi la création de nouveaux postes, et la modification de certains déjà existants.

Au-delà de ce projet de transformation, comment envisagez-vous l’année 2026 pour l’association ?
Concernant ce projet, une phase de dialogue est prévue avec les représentants du personnel durant les trois prochains mois. Nous comptons sur ces échanges – qui ont toujours été de qualité au sein de l’association – pour approfondir et ajuster nos travaux avec les élus. Le projet sera ensuite présenté pour être homologué début 2026, avant d’être mis en place au cours de l’année. Cependant, ce plan de transformation n’arrête pas nos missions : la trentième édition de notre rapport annuel sur l’état de la pauvreté en France paraîtra en novembre prochain, et 2026 signe les 80 ans d’existence du Secours catholique-Caritas France. Les équipes seront amenées à dialoguer avec leur environnement local, les paroisses et les partenaires. Par ailleurs, nos 60.000 bénévoles et nos 3.000 équipes locales agissent continuellement sur le terrain, et assurent continuellement l’accès digne à l’alimentation et l’accueil de jour pour les personnes sans-abri. Au fil des années, la soif de contribuer à construire plus de justice et de fraternité est présente dans le cœur des gens, et leur engagement bénévole se maintient. C’est ce que nous souhaitons pérenniser grâce à ce projet de transformation.

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